Les agglomérations des wilayas d'El Tarf et de Annaba, alimentées en eau potable à partir du barrage de Mexa (El Tarf) et parmi lesquelles figurent la ville de Annaba et sa périphérie, reçoivent depuis un peu plus d'une semaine une eau au goût répugnant. On s'en plaint partout, même en direct sur les ondes de Radio Annaba. L'eau distribuée est certes sans couleur, mais elle dégage une odeur et une saveur repoussante qui rappelle celle de la vase. L'agence régionale de l'ADE a pondu hier, très en retard car à la limite de la patience des consommateurs, un communiqué où elle s'excuse de « la légère détérioration » de la qualité organoleptique (odeur, couleur, saveur) du liquide et rassure ses abonnés sur la qualité physico-chimique et bactériologique de l'eau qui est sans aucun danger sur la santé. Elle explique ce phénomène par « l'élévation de la température de l'eau à cause des fortes chaleurs estivales aggravées par le faible volume stocké dans cet ouvrage ». Il y a, comme dans tous les plans d'eau naturels ou artificiels, au fond du lac du barrage une couche de sédiments sans oxygène, où se décompose la matière vivante et où vivent aussi des micro-organismes anaérobies. Lorsqu'il fait chaud, le taux d'oxygène dans l'eau baisse et ces micro-organismes, qui décomposent la matière mais aussi les effluents de la pollution, redoublent d'activité en libérant des sécrétions qui donnent son goût à la vase. Quand il y en a trop, cela passe dans l'eau qui est au-dessus de la couche de vase et se dilue selon le volume et l'épaisseur de la tranche d'eau. Pour remédier à cette situation, toute nouvelle pour le Mexa, on va introduire des lits de charbons actifs dans les filtres de la station de traitement pour, nous a-t-on dit auprès des services hydrauliques, atténuer ces désagréments. On annonce un retour à la normale progressif. C'est ailleurs qu'au robinet que les populations vont chercher l'eau à boire. Là où il y a un forage, une fuite dans la conduite, l'eau minérale, les sources naturelles. En attendant, il faut prendre son mal en patience en imaginant que cela aurait pu être pire.