La ville de Sidi Lakhdar reprend son souffle en attendant une éclaircie qui semble enfin se dessiner, alors que l'on apprend qu'une partie des 12 manifestants interpellés aurait été transférée à la prison civile de Mostaganem. En effet, une commission composée de hauts gradés de la DGSN est à pied d'œuvre au niveau de la sûreté de daïra, où elle auditionne sans discontinuer des citoyens. Dans son sillage, est arrivée une équipe de l'ENTV qui s'affaire à recueillir les témoignages des citoyens, notamment ceux et celles qui, une semaine durant, n'ont pas cessé de réclamer l'ouverture d'une enquête sur les agissements qu'ils prêtent au chef de daïra. De son côté, l'administration locale a repris l'initiative. Depuis la visite, jeudi dernier, du wali, une commission présidée par le secrétaire général de la wilaya, et à laquelle participent le DAL et le DRAG, fait quotidiennement la navette pour coordonner les travaux de réfection de la daïra mais également pour dialoguer avec la population. C'est ainsi qu'un groupe de quatre personnes – un chômeur, un commerçant, un fonctionnaire et un jeune retraité de l'ANP – a été invité à se rendre hier au bureau du secrétaire général de la wilaya pour entamer le dialogue tant réclamé par les milliers de manifestants. Tandis que les travaux de réfection du siège de la daïra se poursuivent à un rythme soutenu, des moyens colossaux ont été mobilisés, à travers les trois communes de la daïra, afin de nettoyer les rues et ruelles, ce qui a incité les commerçants à reprendre progressivement leurs activités. Annoncé hier, le procès des émeutiers ne semble plus être une priorité, ce qui ouvrirait de réelles perspectives au dialogue qui s'amorce entre la wilaya et les représentants des habitants de Sidi Lakhdar. Une marche pacifique de soutien à leurs compagnons incarcérés ou mis sous contrôle judiciaire a été annulée hier matin en concertation avec la police qui craignait des débordements.