La Coupe d'Afrique des nations (CAN) est un rendez-vous important pour les équipementiers sportifs dans le match qu'ils se livrent. Les enjeux du grand rendez-vous continental ne se limitent pas exclusivement au football et à la compétition. Les équipementiers sportifs sont de plus en plus présents dans cette manifestation sportive qui est une vitrine pour les marques qui se disputent les équipes et les joueurs dans une partie vitale non pas pour la pénétration du marché local, mais bien plus pour leur image. Si ailleurs, et surtout en Europe, le marché est florissant, il n'en est pas de même sur le continent africain. La fin de la liaison entre la Fédération algérienne de football (FAF) et Puma, après 4 ans de contrat, et l'arrivée d'Adidas comme nouvel équipementier des Verts suscitent moult interrogations sur les raisons du retrait de la marque au félin et de son remplacement par la marque aux trois bandes. La raison principale est d'ordre strictement économique. L'engagement de la marque allemande aux côtés de la Fédération algérienne n'a pas engendré ce qui était attendu. Puma comptait sur un fort taux de vente de maillots, survêtements et autres dérivés de la marque. Les ventes n'ont pas suivies en Algérie pour les mêmes raisons qui ont fait fuir Le Coq Sportif. En matière de contrôle de la qualité des produits (tous confondus), de la lutte contre la contrefaçon et le marché parallèle, notre législation a encore beaucoup de ratés. La participation de l'Algérie à la Coupe du monde 2014 au Brésil n'a pas produit les retombées escomptées avec un taux de vente insignifiant sur le territoire national. Les maillots et survêts de l'équipe nationale se sont vendus comme des petits pains en France. Pas en Algérie, parce que la contrefaçon est passée par là. Le marché de l'équipement sportif est estimé à plus de 8 milliards d'euros que se partagent les géants Adidas et Nike. Les autres se contentent de miettes. Puma, par exemple, émarge dans la seconde catégorie. Les deux plus grandes firmes comptent dans leurs portefeuilles respectifs le plus de sélections, clubs et joueurs. Elles s'affrontent à distance et au prix fort. Nike (firme américaine) a attiré dans son giron la Fédération française de football (FFF) et lui verse 42,4 millions d'euros par an. Les Français n'ont pas hésité un seul instant pour tourner le dos à leur partenaire historique. L'inscription de la FAF sur la longue liste des fédérations habillées par Adidas ne signifie nullement qu'elle jouira d'un traitement meilleur que celui que lui garantissait Puma. L'arrivée et le retrait d'un équipementier participent de deux choses. D'abord d'un choix stratégique (compter le plus de partenaires capables de briller dans les compétitions majeures) et ensuite d'une réalité économique (le talon d'Achille du continent africain). La plupart des fédérations africaines évitent soigneusement de divulguer les montants du contrat. A priori, c'est le Cameroun qui a tiré le gros lot en paraphant un contrat juteux avec Puma qui serait de l'ordre de 3,5 millions d'euros par an pour une durée de 4 ans.