J'ai introduit dans ma thèse une traduction vers l'arabe de Gone with the wind .Il s'agit de celle de Dar El Bihar, mais elle n'est en fait qu'un résumé du texte original. La quasi-totalité de ma recherche sur la traduction de Fouad Tarzi et Ahmed Zaki El Ourabi. A ma connaissance, le corpus que j'ai choisi (Gone with the wind) n'a jamais été traité auparavant dans le cadre de la traduction ou de la littérature comparée dans les universités algériennes. - Le dépôt de votre thèse est-il le début du calvaire ? Le premier dépôt officiel de ma thèse pour la soutenance au niveau du bureau de la post-graduation s'est fait au mois de janvier 2012. La décision du conseil scientifique de l'institut (département, à l'époque) étant négative, un deuxième et un troisième dépôts se sont suivis, la même année et en 2013. Le conseil scientifique maintenait, à chaque fois, sa décision prétextant l'absence du rapport de soutenance de la partie française de l'école doctorale. Cette dernière, qui est restée sur décision de ne pas envoyer le rapport, n'a pas émis, à ce jour, une explication plausible. - Pour quelle raison ce comportement inexplicable de la part de la partie française, d'après vous ? L'une des explications pourrait être le thème de ma thèse lui-même qui traite de la littérature américaine (donc, la langue anglaise), au lieu d'un thème inhérent à la langue française. - Est-ce possible ? Je dois mentionner, par ailleurs, qu'aucun responsable de l'institut de traduction, ou au niveau de l'université Alger 2, n'a bougé le petit doigt pour régler mon problème de soutenance, et ce, malgré les différentes correspondances qui leur ont été adressées. Le plus grand chantage auquel j'ai été confrontée était de m'imposer, en 4e année d'inscription en doctorat, durant la finalisation de ma thèse, un codirecteur spécialiste en traduction, sous prétexte que ma directrice, le professeur Thuraya Tidjani, est sociologue de formation. Ce codirecteur n'a fait que corriger superficiellement ma thèse, étant donné que l'essentiel a déjà été fait. Pour finir, on m'a signifié qu'un désistement au profit d'un directeur de thèse, spécialiste en traduction (encore et toujours !) me permettrait de soutenir ma thèse sans difficulté. - Et vous avez accepté ? Cela signifierait tourner le dos au professeur Tidjani qui a été à mes côtés depuis le début de ma recherche, en 2009. J'ai refusé catégoriquement, bien sûr ! - Quelle a été la réaction de… l'administration, ou de ce «on» que vous ne citez pas ? Cela m'a valu un blocage de ma soutenance pendant trois ans (du début 2012 à la fin 2014). - Vous avez pu finalement soutenir ? Et avec succès, Dieu merci ! Je voudrais exprimer mes remerciements les plus vifs au professeur Tidjani Thouraya qui m'a ardemment défendue dans mon projet et qui m'a soutenue aussi bien moralement que matériellement. L'université algérienne a besoin de beaucoup de pédagogues de cette trempe.