Photo : Riad Par Tassadit Lazili «La problématique de la méthodologie de la lecture scientifique du Coran» est le thème d'une rencontre animée, dans la soirée de mardi dernier, par le docteur Mahmoud Azb, professeur de civilisation islamique à l'Institut national des langues et civilisations orientales, de l'université de Paris, à la salle El Akhdar Essaihi de la Bibliothèque nationale du Hamma (BN). Cette conférence, qui a vu la présence du directeur de la BN, M. Amine Zaoui, de M. Chibane et d'autres spécialistes, entre dans le cadre du programme culturel de la BN pour animer les soirées de Ramadhan. Face à une assistance peu nombreuse, le docteur dira d'emblée que le contenu du Coran, riche en connaissances diverses, sublime et éloquent, attire musulmans et non-musulmans, croyants et non-croyants. Aucun ouvrage humain ne pourrait atteindre ni le niveau, ni la qualité des écrits du livre saint, et ceci en raison de sa source divine. Mais «il n'est point un livre scientifique spécialisé et ne contient pas de théories scientifiques» expliquera le conférencier. Avant d'ajouter : «On ne peut pas parler de la lecture scientifique du Coran sans aborder les différents courants et écoles traitant les différentes facettes de l'expression scientifique et intellectuelle du Coran.» Donc, le conférencier parlera de ces écoles, telle l'école de Mohamed Abdou, «qui faisait de l'autocensure, ce qui est très dur, et s'opposait aux nouvelles idéologies, et son attitude était défensive», précisera l'universitaire. Quant à l'école d'Amine El Khouni, l'orateur explique : «El Khouni plaidait pour les nouvelles sciences. Et pour lui, le Coran est un livre de révélation.» Par ailleurs, Mahmoud Azb appelle les spécialistes à présenter des études et analyses mettant en exergue la méthodologie de la lecture scientifique du Coran. Et selon lui, il est très dangereux de laisser de simples textes «traîner» pour ne pas cacher «l'âme du Coran». Car cette activité a pris malheureusement une mauvaise orientation, traitant le Coran comme un livre contenant toutes les sciences dans leurs plus petits détails. A noter que l'Egyptien Mahmoud Azb a été professeur à l'université El Azher en 1987, ensuite professeur à l'Université des langues de Paris, membre du jury des thèses de doctorat dans les universités la Sorbonne Paris 3, La Sorbonne Paris 4, université de Bordeaux… Il a aussi participé à plusieurs rencontres à travers le monde sur l'islam et la pensée islamique. Le professeur a publié un certain nombre de livres, dont la Problématique de la traduction du Coran, en 2006, l'Amour et le Vin, la Mort dans l'islam. Entre 1988 et 1994, l'ex-cheikh d'El Azher lui confie la révision et la correction des traductions en français et en hébreu des explications du Coran.