En dépit des avantages qui leur sont octroyés par les pouvoirs publics, les marchands informels boudent les marchés de proximité. Des structures commerciales nouvellement réalisées à Bordj El Bahri ne sont paradoxalement pas exploitées. Aux Ondines, un quartier qui se trouve à mi-chemin entre Alger-Plage et Tamentfoust, un marché de proximité a été réalisé par l'APC. Juste après l'achèvement des travaux, les services de l'APC ont convié les marchands informels à rejoindre le marché, pour exercer leur activité commerciale dans la légalité. Hormis quelques commerçants qui ont accepté de s'installer au sein de la structure, la majorité a préféré les venelles et les trottoirs de la commune. Pis encore, certains vendeurs ont accaparé des espaces jouxtant le marché, pour installer leurs étals de fortune. «Je préfère écouler ma marchandise en dehors de ce marché, car les clients ne s'y rendent pas», confie un vendeur informel. En dépit des facilitations que les pouvoirs publics ont octroyées à ces marchands en vue de les intégrer dans le circuit du commerce légal, ces derniers refusent de se soumettre aux impératifs de l'organisation. Signalons que le marché est alimenté en eau et électricité et est raccordé au réseau d'assainissement. Outre cette structure commerciale, la commune de Bordj El Bahri dispose d'un marché couvert, qui compte un nombre important de locaux. Cependant, ces derniers, réalisés depuis fort longtemps, tardent a être attribués aux jeunes de la commune, qui occupent le moindre espace public. A la cité Cosider, les vendeurs informels ont installé des baraques sous les balcons des immeubles, conférant à la cité des allures de souk. Les services de sécurité avaient, par le passé, tenté de déloger ces marchands. Il s'en est suivi alors une émeute qui a conduit à des affrontements violents entre les agents de l'ordre et les jeunes marchands. Au bout du compte, les vendeurs informels ont repris leur place sous les immeubles. «Nous lançons un appel aux services de sécurité afin qu'ils délogent ces marchands qui ont pignon sur rue», martèlent les résidants de la cité. Cette situation prévaut également à Dergana, où des commerçants informels refusent depuis des années de rejoindre les marchés de proximité réalisés par l'APC. Ils persistent à exercer leur activité illicitement. Ils ont installé leurs étals également sous les balcons d'une cité d'habitation. Les services de sécurité ont, par le passé, également investi les lieux. Il s'en est suivi des affrontements avec les agents de l'ordre, qui ont duré plusieurs jours, sans qu'ils en soient délogés. Le commerce informel a repris de plus belle dans cette cité qui est devenue invivable. Les résidants lancent un appel aux services de sécurité pour qu'ils interviennent et mettent un terme à l'anarchie qui prévaut dans leur cité. «Les services de sécurité doivent faire leur travail, à savoir la lutte contre le commerce informel qui altère le cadre de vie des citoyens», concluent-ils.