Les marchands illicites qui ont été délogés des ruelles de la ville n'acceptent toujours pas de rejoindre les marchés de proximité. Plusieurs structures dédiées au commerce de proximité ne sont pas exploitées. Bien que construites pour certaines il y a plusieurs années, les marchands informels qui occupent illégalement des pans entiers de la ville refusent de s'y installer. Au lendemain d'une opération coup-de-poing menée par les services de sécurité visant à libérer l'espace urbain de l'emprise des vendeurs informels, la situation n'a guère changé du côté de ces derniers, qui semblent s'agglutiner sur les trottoirs, et ce, en dépit des actions menées par les autorités, les invitant à se conformer à la réglementation, en regagnant ces marchés de proximité. Dans la commune d'El Marsa, qui se trouve sur le littoral est algérois, les responsables locaux n'arrivent toujours pas à convaincre les marchands de fruits et légumes à s'installer au marché de proximité construit il y a environ deux ans. Installés durablement dans les venelles de la ville, ces marchands ne semblent guère inquiets. «Cela fait plusieurs années que je vends des fruits sur ce trottoir, mon départ d'ici n'est pas pour demain», dira un vendeur, avant d'ajouter : «Cet endroit est meilleur pour la vente, contrairement au marché réalisé par l'APC qui se trouve en-dehors du centre-ville.» Pour le président d'APC, Abid Khaled, «l'APC a réalisé, en plus des 50 étals du marché, une route qui facilite l'accès à la structure, ainsi que le raccordement au réseau d'assainissement», explique-t-il. Cette situation n'est cependant pas la seule caractéristique de la commune d'El Marsa, c'est le même cas pour les vendeurs informels dans d'autres communes de l'Algérois. A Belouizdad, les marchands illicites qui ont été délogés des ruelles ne daignent toujours pas rejoindre le marché de proximité qui se trouve au niveau des halles. Dans la commune de Bordj El Kiffan, la situation est tout autre. Un marché couvert a été réalisé au niveau de la cité populaire Faïzi. A travers ce projet, il était question de mettre fin à l'anarchie engendrée par le commerce informel et permettre également aux jeunes du quartier d'exercer en toute légalité. Toutefois, la longue et interminable attente de ces jeunes s'est soldée par le refus des autorités de leur octroyer des locaux dans ce marché. Selon un responsable de l'APC de Bordj El Kiffan, le marché en question a fait l'objet d'une adjudication publique et les étals ont été vendus aux plus offrants. Les jeunes chômeurs de la cité ont été pour ainsi dire court-circuités : «Les pouvoirs publics savent pertinemment que nous n'avons pas les moyens financiers pour acquérir ces locaux», se lamentent les jeunes de la cité. En tout état de cause, c'est le cadre de vie des citoyens qui est altéré. L'espace réservé aux piétons, au stationnement des véhicules, ou encore aux aires de jeux est utilisé par ces vendeurs qui ont toujours pignon sur rue.