Les conseils d'administration des compagnies norvégiennes Norsk Hydro et Statoil ont approuvé une fusion de leurs activités dans le domaine du pétrole et du gaz, a annoncé hier dans un communiqué le groupe norvégien Statoil. Cette fusion va créer le plus grand opérateur dans le monde pour la production d'hydrocarbures en offshore. La nouvelle compagnie aura une production cumulée de 1,9 million de barils par jour et des réserves prouvées de pétrole et de gaz de 6,3 milliards de barils équivalent pétrole, selon Statoil. La nouvelle compagnie s'est fixé comme objectifs d'assurer la demande nationale en énergie et d'aller à l'international pour assurer à long terme sa croissance par de nouvelles opportunités grâce au savoir-faire accumulé par les deux compagnies et à sa force financière. Toutefois, Norsk Hydro poursuivra ses activités dans l'aluminium sous le même label, étant donné qu'elle est le numéro trois dans le monde. Les deux présidents des conseils d'administration de Norsk Hydro, Jan Reinas, et de Statoil, Jannik Lindbaek, ont expliqué cette fusion par le fait que « l'industrie fait face à un environnement de plus en plus provocant et la fusion devient quelque chose de parfait et raisonnable ». Les actionnaires de Norsk Hydro détiendront 32,7 % et ceux de Statoil 67,3 %. L'Etat norvégien détiendra 62,5% dans la nouvelle compagnie. Les approbations par les autorités compétentes, notamment celles de la régulation, devraient intervenir durant le deuxième trimestre de l'année 2007 et la finalisation de la fusion est programmée pour le troisième trimestre. Un nouveau nom pour la nouvelle entité sera choisi, ont décidé les directions des deux compagnies. Eivind Reiten, le PDG de Norsk Hydro, a été proposé comme nouveau président du conseil d'administration, alors que Helge Lunde, le PDG de Statoil, occupera le poste de PDG de la nouvelle compagnie. Selon Eivind Reiten, PDG de Norsk Hydro, la fusion va assurer la création de la valeur à long terme pour les actionnaires et un développement continu de la compétence et de l'innovation ainsi que le renforcement du rôle de la Norvège en tant que fournisseur global et principal d'énergie dans le monde. Pour sa part, le PDG de Statoil a estimé que cette fusion constitue une étape historique importante et que le moment était favorable pour que la Norvège dispose d'un champion en énergie. « Nous créons une compagnie plus forte et plus concurrentielle et, en combinant le meilleur des deux entreprises, nous améliorerons de manière significative notre capacité concurrentielle à l'international et favoriserons la durée de vie des réserves du plateau continental norvégien », a-t-il déclaré après l'annonce de la fusion. La nouvelle compagnie sera présente dans près de 40 pays et disposera d'un effectif de 31 000 personnes. En matière de capitalisation boursière, elle occupera la dixième place dans le monde avec 77,1 milliards d'euros. Cette fusion a reçu le soutien de tous les acteurs politiques en Norvège et du syndicat aussi. Pour le Premier ministre norvégien, « le projet de fusion est justifié sur le plan stratégique et industriel ». Le syndicat du secteur s'est félicité du fait que la fusion se fera sans réduction d'effectifs et que la production sur le plateau continental sera prolongée. La nouvelle compagnie sera plus forte à l'international, selon le président du syndicat. Depuis le début du déclin de la production d'hydrocarbures en mer du Nord, les deux compagnies Statoil et Norsk Hydro ont développé une stratégie agressive à l'international. Mais la concurrence reste forte et les difficultés rencontrées dans plusieurs régions du monde ont sûrement amené les autorités norvégiennes et les dirigeants du secteur énergétique à opérer la fusion pour rassembler les moyens technologiques et financiers et gagner des parts dans le secteur des hydrocarbures. Du fait que Statoil est présente en Algérie sur deux gisements gaziers et des blocs d'exploration, la nouvelle compagnie sera présente en Algérie sous un nouveau label.