D'où provient l'argent des clubs et comment est-il utilisé ? Un club moyen fonctionne aujourd'hui avec un budget compris entre 20 et 30 milliards de centimes par saison, dont 80% environ sont dégagés par l'Etat et ses démembrements. Le reste provient des entreprises privées, sponsors, des transferts de joueurs, droits de retransmission TV, spectacles, publicité et divers apports qu'ils reçoivent de l'Etat, de la FAF, des bailleurs de fonds, etc. Ces fonds peuvent leur permettre de faire beaucoup de choses pour réussir le professionnalisme en Algérie et assurer leur indépendance financière et par voie de conséquence à mieux s'insérer dans l'environnement économique. Mais en réalité, tout porte à croire, aujourd'hui, qu'on s'éloigne des objectifs du professionnalisme, notamment lorsque l'on évoque les problèmes des clubs sportifs professionnels,on privilégie des aides et subventions, un mode de financement devenu l'une des solutions par excellence sans approches économiques, sachant que 90% de ces dotations vont aux salaires et primes des joueurs et entraineurs. Il est aujourd'hui fondamental d'œuvrer à imposer des règles saines de gestion car l'aspect relatif à la gestion et à l'usage de l'argent public destiné au football impose leur rentabilité et leur contrôle rigoureux, à commencer par le mode de gestion et de contrôle qui restent essentiellement centrés sur le pouvoir de l'argent, c'est-à-dire la primauté de l'aspect financier au détriment de l'esprit professionnel. On a l'impression que les SSPA échappent au régime juridique régissant ce type de sociétés. Qu'en pensez-vous ? Cela fait quand même cinq ans que nos clubs de division nationale 1 et 2 sont passés d'une situation d'amateur à celle du professionnalisme, selon la configuration juridique de société sportive à caractère industriel et commercial avec le statut de société sportive par actions (SSPA) ayant le statut juridique de personnalité morale de droit privé, régie notamment par les dispositions des codes du commerce et du code civil et se fondent sur la séparation entre le droit de propriété, droit de gestion,droit d'administration (conseil d'administration), droit de contrôle légal (commissariat aux comptes). Par conséquent, ils deviennent un sujet commercial, fiscal, parafiscal et financièrement autonome selon les règles et les mécanismes de l'économie de marché consacrée par la constitution. C'est le principe du droit privé avec lequel doivent fonctionner nos clubs professionnels, c'est-à-dire sur la base d'une démarche économique et commerciale universelle. Alors que jusqu'à aujourd'hui, nos clubs sportifs professionnels continuent à fonctionner selon l'ancien modèle dit sport amateur, conçu à la charge et aux seuls moyens de l'Etat.