Le ministère du Tourisme a publié récemment les actes du séminaire national « Le tourisme urbain : facteur de promotion de la ville » qui s'est déroulé les 17 et 18 avril derniers à Sidi Fredj (Alger). L'ouvrage en question comprend des communications présentées par des responsables du secteur et des universitaires. Ainsi que des recommandations quant à promouvoir les potentialités en la matière. Sachant que ce secteur est créateur de richesses. En effet, il contribue à hauteur de 12% du PIB mondial et génère des gains estimés à 700 milliards de dollars et 207 millions de postes d'emploi. Directeur de la conception de la régulation des activités touristiques au ministère du Tourisme, Ahmed Bouchdjira dans son intervention « Problématique du tourisme urbain dans la stratégie de développement durable du tourisme », définit le tourisme urbain comme « l'ensemble des ressources ou activités implantées en ville et proposées à des visiteurs extérieurs. De ce fait, il concerne toute personne visitant une ville, en dehors de son environnement habituel à des fins de loisirs, d'affaires ou autres motifs ». Pour promouvoir cette activité, il est nécessaire d'élaborer une « vision commune de développement » du secteur basée sur « la concertation entre acteurs, la consultation de la population locale et un système performant de circulation de l'information ». En parallèle, il est recommandé de coordonner « sur le terrain de l'action des services en charge du tourisme, des services en charge de la ville et autres services responsables du développement urbain, qui contribuent de manière directe à la qualité de la prestation touristique », entre autres, les transports en commun, la sécurité et l'hygiène publique et « l'intégration dans les plans d'urbanisme des mesures tendant à la valorisation de la destination urbaine », à l'exemple de la réhabilitation de l'habitat urbain, la collecte des déchets, le développement des réseaux routiers et du transport public. Professeurs de sociologie urbaine à l'Université d'Alger, Madani Safar Zitoun et Larbi Icheboudène constatent dans leur intervention « Le tourisme urbain entre comportement de la population et besoins économiques », que pour des « raisons troubles et de survie sur des fronts plus décisifs, le pays tout entier n'a pas accordé l'attention qu'il fallait à un secteur comme le tourisme. Par voie de conséquence, il en est de même pour les pratiques sociales, les comportements de consommation et des loisirs des populations, considérés alors comme procédant de besoins et de préoccupations secondaires, voire un luxe. » Aussi, la recherche universitaire en sciences sociales « a déserté abondamment ce domaine d'investigation. Cette faille est aidée en cela par la grande indigence en termes de financement d'études provenant des décideurs et des opérateurs activant dans la branche touristique qui continuaient à exploiter un marché captif de consommateurs exigeants, étant donné la parcimonie et la médiocrité de l'offre disponible ». Entre autres communications à lire, Le tourisme urbain et la dimension du patrimoine culturel, de Mourad Betrouni, directeur de la conservation et de la restauration du patrimoine culturel au ministère de la Culture. Et Entre l'éphémère et le durable, les enjeux du tourisme, de Mme Ewa Berzouska-Azzag, architecte urbaniste, maître de conférences à l'université d'Alger.