Lors de son intervention à l'occasion de la réception organisée pour les journalistes algériens formés, en 2014, dans le cadre du programme Tahar Djaout, l'ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, a estimé, jeudi dernier à Alger, que la culture, l'éducation et la formation sont les meilleures armes pour défendre la liberté d'expression et faire barrage au terrorisme. C'est pour cela, a-t-il souligné, que son pays accorde beaucoup d'importance à la formation, notamment à travers ses programmes internationaux de coopération. Le représentant diplomatique a également rendu hommage aux deux victimes franco-algériennes, Mustapha Ourrad et Ahmed Merabet, tuées dans l'attaque qui a ciblé Charlie Hebdo ainsi qu'aux 120 journalistes algériens assassinés durant la décennie noire par, a-t-il précisé, «la même idéologie barbare». «S'en prendre à un journaliste, s'en prendre à un dessinateur, quels que soient son pays, sa religion, ses croyances, c'est s'attaquer à la liberté et aux valeurs les plus précieuses de l'humanité», a-t-il ajouté. «Au-delà du monde de la presse, nous penserons aussi à tous les intellectuels, tous les artistes qui ont été les victimes de cette violence, et tout particulièrement au grand chanteur Matoub Lounès à qui une dizaine de villes françaises ont, depuis, rendu hommage en donnant son nom à l'une de leurs rues. Et puis, je veux avoir aussi une pensée pour notre compatriote Hervé Gourdel, lâchement et cruellement assassiné, dont la dépouille a pu être rapatriée en France lundi», a-t-il déclaré devant une assistance composée de journalistes, de directeurs de journaux, de dessinateurs, d'artistes, de correspondants de la presse française et de Nadia, fille de Tahar Djaout. Bernard Emié a affirmé également que «nous n'avions sans doute pas alors pleinement pris conscience de ce qu'était la violence terroriste. Ce n'est que progressivement que nous avons compris qu'il s'agissait d'un combat commun, un combat sans frontières contre la barbarie et pour la liberté. Le temps du repli, de l'isolement, de l'ignorance est terminé». «Ceux qui ont marché en France le 11 janvier ne l'ont pas fait seulement pour rendre hommage aux 17 victimes des attentats de Paris : ils portaient un message plus universel, un message de paix et de fraternité, ce message que portait aussi Tahar Djaout, dont le 11 janvier était d'ailleurs – comme un signe du destin – le jour anniversaire de sa naissance, en 1954». Par ailleurs, le diplomate français a rappelé que plus de 100 journalistes algériens exerçant dans la presse francophone, arabophone et électronique ainsi qu'à la radio et la télévision ont suivi des formations organisées par l'ambassade de France. Enfin, notons que la dernière session de ce programme a été consacrée au journalisme politique. Elle a regroupé, au siège du magazine Dziriet, douze journalistes issus des différences organes de presse comme El Watan, Liberté, l'APS et l'Expression. Elle a été encadrée par Hala Kodmani, lauréate du prix de l'Association de la presse diplomatique en 2013.