Vague de répression à Laghouat. Des militants ont été arrêtés pour des motifs «imaginaires» et sont actuellement en mandat de dépôt. Leur procès est programmé pour le 4 février. En même temps, il est prévu un sit-in devant le tribunal pour exiger leur libération. Parmi les militants emprisonnés, on peut citer Khencha Belkacem, Brahimi Belelmi, Mazouzi Benallal, Azzouzi Boubakeur, Korini Belkacem, Bekouider Faouzi, Bensarkha Tahar et Djaballah Abdelkader. Deux organisations de défense de droits humains, implantées à Laghouat ont réagi. Maître Nordine Ahmine, membre du Réseau des avocats pour la défense des droits de l'homme (RADDH) a expliqué hier : «Le 22 janvier, alors que le dénommé Regue Mohamed était en train de discuter devant chez lui avec des agents de l'ordre, qui étaient sur les lieux pour une opération qui visait un délinquant, il a été arrêté sur ordre de l'officier de service sans raison apparente. Suite à cette arrestation, il a été arrêté en flagrant délit de violences envers la force publique, en application de l'article 148 du code pénal. La date du 28 janvier 2015 a été arrêtée pour son jugement.» C'est depuis ce moment que la répression bat son plein. «Ce jour-là, une dizaine de personnes sont venues le soutenir. Leur présence sur les lieux n'a duré que quelques minutes, elles ont été arrêtées à leur tour par la police. Le lendemain, elles ont été présentées devant le procureur qui a ordonné leur mise en détention et a fixé la date d'audience au 4 février 2015. Le parquet a poursuivi les intéressés pour les chefs d'accusation d'atteinte à l'honneur, au respect et à l'autorité, outrage à magistrat, pression sur les décisions des magistrats et attroupement.» De son côté, le bureau de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) de Laghouat s'inquiète d'«un comportement à caractère aussi insolite. Des témoins sont empêchés d'éclairer la justice pour que des agents de l'ordre puissent persécuter les citoyens en toute impunité». La LADDH est «préoccupée par cette forme d'exaction préméditée et anticipée où la gestion de la répression ne sert plus la loi ni l'Etat de droit». La Ligue condamne «fermement cette dérive à tendance illimitée qui outrepasse largement le cadre constitutionnel établi sur la base de la loi définie par la République». Pour le RADDH, «ces arrestations arbitraires constituent une grave atteinte au respect de la liberté des individus et à la liberté d'expression, garanties par tous les pactes et conventions ratifiés par l'Algérie, donc une violation caractérisée des droits de l'homme, des atteintes et des violations qui ne peuvent être que condamnées avec force». Le RADDH «condamne ces pratiques vigoureusement et demande la libération immédiate des détenus».