Incontestablement, la semaine passée a été marquée, dans la wilaya de Laghouat, par les manifestations citoyennes symbolisées par la fermeture d'édifices publics et des coupures de routes. Dans la zone industrielle de Hassi R'mel, des affrontements se sont déclenchés dans la nuit de mardi entre des citoyens et les policiers antiémeute, qui ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires. Deux jeunes ont été arrêtés et plusieurs autres blessés. Le quartier de l'OPGI a été le théâtre de ces échauffourées. Selon nos informations, les affrontements ont été déclenchés à cause des agissements provocateurs de la police et la permission donnée par le wali de Laghouat, le chef de daïra et le président de l'APC de Hassi R'mel d'intervenir. L'arrestation de 18 protestataires a pour prétexte qu'ils auraient été à l'origine des échauffourées. «Des dizaines de personnes ont été interpellées par les forces de sécurité qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques contre les protestataires», déclarent-ils Les jeunes arrêtés ont été relâchés mercredi soir. Dans un communiqué rendu public, la LADDH de Laghouat dénonce l'agression des droits de l'homme. Notons que le corps de la Gendarmerie nationale a violemment chargé les contestataires, utilisant gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc. Et quatre personnes sont dans un état grave. «Des représentants ont été désignés pour entamer des pourparlers avec le chef de daïra, mais ceux-ci ainsi que toute personne se trouvant à proximité des lieux sont appréhendés par les gendarmes obéissant aux instructions du wali, du chef de daïra et du président de l'APC de Hassi R'mel, ils sont systématiquement lynchés en toute impunité. En ce moment même, les arrestations se poursuivent, rendant caduque toute tentative de négociation», peut-on lire dans ce communiqué. «C'est le bilan inévitable de la gestion par la répression, langage privilégié des autorités en place qui mènent à la dérive et à l'escalade de la violence», ajoute-t-il. La LADDH déplore cette violence systématique des forces de l'ordre, une forme d'aveu de l'incapacité à gérer les problèmes sociaux, condamnant cette interdiction de la liberté d'expression du citoyen en violation du principe de base de la Constitution algérienne. Par ailleurs, de nombreux jeunes chômeurs de la wilaya se sont rassemblés, mercredi, devant le tribunal de Laghouat pour se solidariser avec leur ami arrêté arbitrairement, mardi, par la police et exiger sa libération immédiate et inconditionnelle. «Le jeune Regue Mohamed était en train de discuter devant chez lui avec des agents de l'ordre. Ceux-ci étaient sur les lieux pour une opération qui visait un délinquant, il a été arrêté au passage, sur ordre de l'officier de service, sans raison apparente.» Dans ce sens, cette manifestation s'est soldée par l'arrestation de plusieurs autres protestataires, dont quatre membres de la section locale du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC). «Un harcèlement policier continu des jeunes chômeurs dans la wilaya de Laghouat», regrette un témoin. La LADDH, dans un autre communiqué, condamne fermement cette dérive et cette tendance à outrepasser largement le cadre constitutionnel établi sur la base de la loi de la République. Notons que l'accusé est handicapé du bras droit, de corpulence chétive, diabétique. Depuis la matinée d'hier, la police encercle le siège du tribunal de Laghouat pour empêcher toute manifestation.