Les habitants de plusieurs rues, ruelles et quartiers de Mouzaïa ne cessent, depuis plusieurs années, de dénoncer l'état très avancé de délabrement catastrophique de la voirie. Aucun endroit n'est épargné par la dégradation de la chaussée, devenue impraticable en ces temps de pluie, ainsi que l'état des trottoirs. Des flaques d'eau, pour ne pas dire des mares, partout, des nids-de-poule, des chaussées abîmées, déformées après des travaux bâclés et de la gadoue qui vous colle aux chaussures. Sur de nombreux axes, les voies d'accès dans différentes structures n'ont jamais connu de bitumage. Un spectacle désolant auquel les autorités locales ne prêtent que peu d'attention. Chez les élus de la commune, chacun y va de son propre argument pour justifier l'état de dégradation de la ville sur tous les plans. Il y a ceux qui expliquent la détérioration des espaces publics par des problèmes d'ordre bureaucratique et d'autres qui vous diront que l'instabilité qui a prévalu au sein de l'APC, durant le présent mandat, a empêché toute concrétisation des projets programmés. «Le mauvais état de la voirie est dû à la nonchalance des responsables locaux qui ne semblent guère se soucier de l'amélioration du cadre de vie de leurs concitoyens», note un citoyen de la rue Ahmed Boufessa. Une rue commerçante qui s'étale sur un kilomètre et qui devient impraticable à la moindre averse. «Chaque riverain a devant chez lui sa flaque d'eau et sa quantité de boue», ironise sur un ton colérique un septuagénaire. Un peu plus loin, au niveau de la rue Abdelkader Kouider Rabah, c'est la galère. Les élèves fréquentant les deux CEM et l'école primaire, situés dans cette rue, pataugent dans la gadoue et éprouvent les pires difficultés à rejoindre leur établissement scolaire. Quant aux parents accompagnant leurs enfants handicapés pour rejoindre le centre médico-pédagogique, ils sont souvent obligés de rebrousser chemin face aux énormes «bassins» d'eau. Piégés au milieu de la boue, ils sont souvent victimes de chutes, parfois dangereuses. Même les deux annexes de l'APC sont inaccessibles actuellement, car les chemins qui mènent à ces structures publiques ne sont pas goudronnés et sont synonymes de vaste bourbier. «Ni la sécurité des citoyens ni celle des automobilistes n'est assurée face à l'état de délabrement avancé des rues et ruelles», déplore un quinquagénaire. Des projets en perspective Les récentes actions de contestation menées par les habitants de Beni Chougrane et Tamesguida (localités relevant de Mouzaïa), concernant la dégradation du cadre de vie, l'aménagement et le revêtement des rues et ruelles de leur village, semblent avoir trouvé écho auprès des autorités locales et de wilaya. « Des projets d'envergure seront lancés dans les tout prochains jours pour résoudre définitivement les problèmes liés, entre autres, à l'état lamentable de la voirie», a affirmé Abdelkader Djafri, chef de service urbanisme et réserves foncières de la commune de Mouzaïa. Selon notre interlocuteur, des travaux de réfection au niveau de la rue Abdelkader Maghraoui ont déjà débuté grâce à une première enveloppe prélevée du budget communal. Quant à la rue Ahmed Boufessa, une autre enveloppe de 2,2 milliards de centimes a été retenue en vue d'entamer, juste après les procédures de soumission du projet, les travaux de revêtement par la pose d'une couche de bitume. D'autres travaux de réfection des rues et ruelles toucheront plusieurs zones. Ils concerneront d'abord la rue Ali Masker, se prolongeront à la rue Rabah Mebsout et verront le réaménagement des trottoirs en béton poreux et la pose de bordures. La part du lion revient aux villages Beni Chougrane et Tamesguida avec un montant global de 7,6 milliards de centimes pour l'aménagement et la réfection des rues et trottoirs sur un tronçon de 14 km. Selon Abdelkader Djafri, les travaux débuteront dès mars prochain. D'autres projets concernant la voirie sont programmés pour le premier trimestre de l'année en cours. Le citoyen espère que ces projets seront concrétisés dans les délais, tout en faisant l'objet d'un suivi de la part des services concernés de l'APC.