Regroupés, mardi, dans la bibliothèque centrale du pôle universitaire de Mascara, les spécialistes et les professionnels de la filière avicole de plusieurs wilayas du pays ont accusé la banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) d'être l'un des facteurs qui freinent le développement de la filière par son faible taux de financement. Dans ce contexte, les aviculteurs ont appelé «les services de la BADR à une plus grande rapidité dans l'étude et la mise en place des crédits au profit des éleveurs répondant aux conditions d'éligibilité». À ce sujet, le président du Conseil interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA), M. Kalli El Moumen, nous a déclaré: «Les demandes de crédits déposées par les éleveurs au niveau de la BADR trainent déjà depuis trop longtemps. Afin de sauver cette filière, nous souhaitons que la BADR encourage les éleveurs en mettant un terme au retard enregistré dans l'étude des dossiers de demande de crédits». Autres difficultés que rencontrent les professionnels de la filière avicole se résument à la «faible couverture en matière d'abattage avec un déficit notable dans les régions productrices, la prolifération d'abattoirs clandestins, la faible couverture sanitaire dans les élevages informels occasionnant des épidémies qui déciment les élevages et à la très faible capacité de conservation des viandes blanches». Ainsi, les éleveurs ont en outre mis l'accent sur une défaillance «dans la quantité des aliments composés et des produits pharmaceutiques dont l'efficacité n'est pas toujours prouvée», et d'ajouter dans ce chapitre que «certains fabricants préparent des rations alimentaires ne répondant pas aux besoins spécifiques des élevages». Côté infrastructures, les organisateurs de ce regroupement ont tenu à relater que la filière avicole en Algérie demeure loin des normes, en précisant que «les infrastructures et les équipements de production ne répondent pas aux normes optimales de l'élevage moderne». Rappelons que la production en viandes blanches en Algérie en 2013 était de l'ordre de 4 100 000 quintaux et pour les œufs de consommation, la production a atteint les 6 milliards unités. Selon M. Kalli El Moumen, «durant la période 2009/2013, le taux de croissance est de 13 % pour les viandes blanches et de 9 % pour les œufs de consommation».