L'association «Amel» d'aide aux personnes atteintes de cancer a offert hier l'occasion aux journalistes de rencontrer le staff chargé de la mise en marche du Centre Anti Cancer (CAC) de Batna afin de mettre la lumière sur la prise en charge effective des malades. Une conférence de presse donc en présence de toutes les parties concernées y compris le directeur de la Santé. Un bilan succinct a été présenté par Aissa Madoui, chef de projet et également de directeur du centre. Rappelant les péripéties qui ont jalonné le lancement de la, tant attendue, radiothérapie, il avancera le chiffre de 3000 séances pour le traitement de 200 personnes avec une précision apportée par Dr Hamizi, maître assistant en radiologie, que ces prises en charge concernent pour le moment les tumeurs ORL et cérébrales. L'autre type de tumeurs tels que les pelviennes et les abdominales démarreront dans quelques semaines. Ce retard est du, selon le même radiologue au manque de personnel dans le domaine de la physique médicale. Ces physiciens qui doivent avoir le niveau de master 2 nécessitent un résidanat de deux ans expliquera-t-il. Cette formation de physiciens se fait à Constantine pour le moment, a-t-on signalé. Professeur Saïdi, chef de service d'hématologie, a pour sa part apporté un éclairage sur la spécialité qui est la sienne en déclarant que 80% des malades relevant de l'hématologie sont des cancers et que leurs prise en charge au niveau du CHU posait le problème d'épidémie nosocomiale. «Ce sont des patients trop démunis sur le plan immunitaire et ils nécessitent un environnement d'une extrême hygiène». Vers la création d'un nouveau service Le service d'hématologie du CHU, situé au rez de chaussée est exposé à toutes les infections, dira-t-elle, d'où la décision de créer un nouveau service au sein du CAC. Ceci dit, elle parlera ensuite du projet de greffe de la moelle osseuse qui selon, Aissa Madoui est en bonne voie. Ce dernier ne manquera pas, l'occasion, pour faire appel aux associations d'apporter leur aide sur le plan de l'hôtellerie : «Nous avons un hôtel d'une petite capacité (27 lits) et nous appelons le mouvement associatif de se pencher sur ces aspects». La présidente de l'association Amel qui chapeaute le projet de la construction d'un hôtel appellera pour sa part les bienfaiteurs à apporter leur aide pour sa réalisation. Elle fera appel, par la même, au directeur des transports pour l'ouverture d'une station de taxis ainsi que d'une ligne de transport public, puisque le CAC est situé à la sortie de la ville où il n'existe ni arrêt de bus ni taxis. Le professeur Abid, chef de service de chirurgie en réponse à une question d'El Watan relative à une meilleure prise en charge des malades, dira : «la gestion d'un CAC est différente de celle d'un CHU. Elle nécessite une véritable stratégie et exige un travail d'équipe». Pour ce faire, il souhaite une autonomie quitte à rendre des comptes, a-t-il insisté. Voilà où en sont les choses au CAC, qui pour rappel, a fait l'objet de trois, voire quatre inaugurations par trois ministres différents (Djamel Ould Abbés, Ziari et Boudiaf) avec en prime une visite par le premier ministre Abdelmalek Sellal. L'intervention du professeur Abid est à valoriser tant l'idée d'une gestion adéquate et judicieuse est la seule à même de venir à bout de tous ces retards qui risquent de perdurer.