Au mois d'octobre 2009 paraissait le n° 73 de la publication philatélique Philnews. C'était le dernier numéro après une aventure qui a duré 15 ans. «Le bulletin qui est entre vos mains est le dernier numéro de Philnews. Le dernier d'une série qui s'est étalée sur quinze années, dédiée exclusivement à ce beau loisir qu'est la philatélie», notait Mohamed Achour Ali Ahmed dans le dernier éditorial de la revue, intitulé «Rideau». Cinq ans après, ses anciens fidèles lecteurs éprouvent toujours un sentiment de nostalgie pour cette belle époque. Né le 1er janvier 1995 et baptisé Philnews (nouvelles de la philatélie), le bulletin bimestriel, sans but lucratif, est devenu dès son lancement membre de l'Association de la presse philatélique francophone (APPF), basée à Paris. «Mon objectif était de créer un support documentaire qui servira de lien entre les philatélistes du monde entier. Une manière aussi de populariser une passion très enrichissante culturellement», a confié Mohamed Achour Ali Ahmed, éditeur de Philnews, dans un entretien accordé à El Watan à l'occasion du 10e anniversaire de cette publication. Philatéliste passionné depuis l'âge de huit ans (il est né en 1956), diplômé en psychologie industrielle de l'université d'Alger, le père de Philnews a commencé avec des moyens dérisoires : un «vieux» micro-ordinateur, un scanner et une imprimante, pour réussir enfin à s'imposer grâce à un travail rigoureux et passionné. La revue, qui paraissait en couleur avec une qualité d'impression irréprochable, était éditée à partir de la petite ville de Heddada, située à 40 km de Souk Ahras, aux frontières de la ville de Sakiet Sidi Youcef, en Tunisie. Elle était diffusée régulièrement un peu partout dans le monde, au point de devenir une référence pour les spécialistes. La revue grandit et eut son comité de rédaction composé de véritables experts en la matière. Une équipe qui comptait, outre l'éditeur Mohamed Achour Ali Ahmed, Djamel Lahlou et Ismaïl Amer El Khedoud d'Alger, Hamza Salim de Constantine, et Guy Podevin comme collaborateur de France. Durant quinze ans, et sans aucune subvention, elle avait traité tous les aspects du timbre algérien et du monde entier, en permettant aux profanes comme aux initiés d'apprécier des articles percutants, avec un zeste d'humour. La revue, riche en informations liées à l'actualité philatélique dans le monde, était aussi une tribune d'expression ouverte à tous les philatélistes du monde entier. Mohamed Achour Ali Ahmed évoque avec fierté les envois reçus en signe de soutien de la part de plusieurs administrations postales des pays européens par souci d'informer les philatélistes sur leurs émissions philatéliques. «Mon seul regret était de ne pas recevoir le moindre encouragement de la part de l'administration postale de mon pays, qui continue d'afficher du mépris envers le timbre algérien, alors qu'il suscite paradoxalement un grand intérêt chez les spécialistes étrangers», a-t-il confié à El Watan, lui qui rêvait d'éditer un magazine de meilleure qualité. Des regrets exprimés aussi par les philatélistes qui trouvaient en Philnews un précieux document d'apprentissage et de perfectionnement, mais aussi de connaissance de ce qui se faisait dans le monde. C'est vraiment dommage.