Beit el qacid, ou le fin mot est le recueil de poèmes que vient d'éditer Rabah Haouchine, un florilège de poésie populaire «Chir El Malhoun». Enfant de La Casbah, Rabah a été influencé par son environnement immédiat et par l'immense Amar Ezzahi, issu du même quartier de la Rampe Valée et qui «fréquentait assidûment le café que tenait mon père. Ce qui en a fait un lieu de rencontre et de retrouvailles de ceux qui aiment la muse et la guitare». Ce n'est donc pas fortuit si Rabah dédie son ouvrage, fait à compte d'auteur, au célèbre chanteur chaâbi auquel il souhaite longue vie. L'ouvrage comporte plusieurs facettes, dont une bonne partie consacrée au «medh errassoul». D'autres qacidate, hymnes de la vie de tous les jours, comme Le roseau et l'arbre, La discorde, ou Mon âme se lamente, sont des invites à la réflexion. Variée, la poésie de Rabah sait magnifier les êtres et les choses, comme la médina d'Alger, creuset de civilisation et d'histoire qui semble envoûter l'auteur, au même titre d'ailleurs que la Kabylie éternelle que Rabah peint subtilement et dont la nature le subjugue. La boucle est bouclée avec la chanson pour l'Algérie décrite avec beaucoup d'émotion. D'autre poèmes plus intimistes nous interpellent sur l'air du temps, le comportement des gens, sur l'exil, la séparation et enfin, cerise sur le gâteau, un bel hommage poétique aux chantres de la chanson chaâbie, à savoir Hadj M'rizek, à la voix unique, et à H'sissen, chanteur et militant que les amis de la Rampe Louni ont heureusement sorti de l'anonymat. Enfin, Rabah a dédié un poème à l'USMA et au MCA, unis dans la fraternité «jaloux l'un de l'autre mais sans haine». Rabah, dont certaines qacidate ont été reprises par des chanteurs, mérite d'être mieux connu… Universitaire, Rabah, ancien médersien, a eu une formation d'économiste et a exercé dans différents secteurs de l'administration. Retraité, le poète ne chôme guère, puisqu'il est l'un des membres les plus actifs de l'Association des amis de la Rampe Louni Arezki.