«Il s'est découvert un génie musical, et cela grâce à son demi-frère Mohamed Kahouadji, un mélomane et organisateur de spectacles», a affirmé M. Bendaâmache. La vie et l'oeuvre du musicien et interprète de la chanson chaâbi, Hadj M'rizek, ont été évoquées vendredi dernier lors d'une soirée organisée à Alger par l'association des amis de la Rampe Louni-Arezki. Nous avons voulu, à travers cette humble manifestation culturelle intitulée «Journée cheikh Hadj M'rizek: mémoire, évocation, souvenir», rendre hommage à ce monument de la chanson algérienne et faire connaître particulièrement aux jeunes, le legs laissé par cet artiste exceptionnel, a indiqué M.Lounès Aït Aoudia, président de l'association qui a mis en valeur «les qualités exceptionnelles artistiques et humaines» du défunt artiste. Dans une conférence donnée à l'occasion de cette soirée et à laquelle ont pris part de nombreux hommes et femmes de l'art ainsi que des mélomanes, M.Abdelkader Bendaâmache, musicologue, a évoqué la vie et le parcours artistique de Hadj M'rizek. «Dès son jeune âge, Chaïeb Arezki, qui sera plus tard connu sous le nom d'artiste de Hadj M'rizek, s'est découvert un génie musical, et cela grâce à son demi-frère Mohamed Kahouadji, un mélomane et organisateur de spectacles», a affirmé le conférencier, mettant en exergue l'ambiance artistique dans laquelle baignait le jeune garçon qui assistait à toutes les fêtes animées par les grands maîtres de l'époque tels que Mustapha Nador. «L'apprentissage des qacidate et les activités culturelles auxquelles il prenait part au cercle du Mouloudia ont participé à sa formation», a confié le conférencier, rappelant que très jeune, l'artiste défunt s'est initié à la musique en jouant de la derbouka (percussion) avant de s'attacher au chant hawzi et ensuite au medh (chant religieux). «Le jeune artiste qui était d'une grande élégance avait aussi des prédispositions vocales ainsi que des qualités artistiques que sont la clarté de l'expression verbale et son sens inné du rythme», a ajouté l'orateur, rappelant, par ailleurs, quelques titres de ses succès dont Ya Taha El Amine, Yal qadi, El bla fel kholta et El Mouloudia. La fille de l'artiste défunt, Mme Zoulikha Chaïeb, de son côté, a fait un bref portrait de son père et exprimé sa «satisfaction» de voir la tenue de cette journée commémorative qui «permettra à la nouvelle génération de connaître Hadj M'rizek, un grand nom de la chanson algérienne». Au programme de la soirée, figurait un concert de musique avec au répertoire des succès de Hadj M'rizek dont Mesbah Ezzine et Yal qadi ainsi que Ramdania, une qacida du patrimoine. Une cérémonie de recueillement avec dépôt de fleurs sur la tombe du défunt artiste au cimetière d'El Kettar (Alger), a été organisée vendredi matin. La «Journée cheikh Hadj M'rizek: mémoire, évocation, souvenir», a été initiée avec la contribution de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels (Ogebc) et du Festival national de la chanson chaâbi, qui au cours de l'édition de cette année, prévue du 9 au 15 septembre 2009, rendra également hommage à l'artiste décédé le 12 février 1955, à l'âge de 43 ans.