Ksar El Agha est un palais de l'époque ottomane à Ferdjioua, à quarante kilomètres à l'ouest de Mila. Avec le mur byzantin du Vieux-Milev, Aïn Labled et la Prison rouge, le bâtiment constitue l'un des monuments phares dans la mémoire collective de la région compte tenu de l'importance des événements historiques qui s'y sont déroulés, depuis son édification en 1834, sous le règne de Ahmed Bey. Les riverains, conscients de sa valeur et de sa portée historique, lui vouent un véritable culte, ce qui a grandement contribué à sa préservation. En effet, 181 ans après sa construction, le bâtiment se trouve encore dans un état de conservation extraordinaire, grâce, justement, au civisme des habitants de la ville et le respect presque religieux qu'ils vouent à leur patrimoine. Construit à l'époque du gouverneur Ahmed Bouaâkaz, que El Hadj Ahmed Bey de Constantine désigna à la tête de Ferdjioua en 1834, Ksar El Agha fut édifié selon les techniques et les styles architecturaux islamiques développés en Andalousie. Vu de l'extérieur, le bâtiment, qui s'élève au fond d'une allée de palmiers, ressemble à s'y méprendre aux somptueux palais de Grenade et de Séville de l'époque Omeyyade. Composé de deux niveaux (Rez-de-chaussée et premier étage), le bâtiment compte une multitude de salles embellies d'arcades à l'intérieur et à l'extérieur, des balcons à toitures et des fenêtres donnant sur tous les côtés de la ville. Le palais comprend également un immense patio de 800 mètres carrés et un vaste et somptueux jardin d'une étendue de 2000 mètres carrés, sans parler des innombrables motifs décoratifs, inspirés des arts islamiques, qui agrémentent avantageusement chacun de ses murs. Transformé au début des années 1840, avec l'arrivée des Français dans la région, en hôtel de ville, Ksar El Agha fit les frais du comportement impertinent de l'occupant. Classé actuellement patrimoine national, le magnifique palais ottoman a bénéficié, les années passées, d'une enveloppe financière de 14 milliards de centimes pour la réalisation de l'étude de sa restauration. Placé désormais sous l'autorité du ministère de la culture, le bâtiment sera ouvert aux visiteurs et aux chercheurs dès l'achèvement des travaux de restauration.