Le palais Ahmed Bey érigé en plein centre de la médina à l'époque ottomane, a été fermé depuis 1982. Cette fois-ci sera la bonne. L'inauguration du palais Ahmed Bey qui a été, à maintes reprises, repoussée se fera, si tout va bien, ce mois d'avril. Les bruits se répandent dans le vox populi ces derniers temps concernant sa prochaine mise en service, ou en tout cas d'une première phase, se confirment davantage. M Badjadja nous a confié que l'ouverture du palais est «imminente», il est question de quelques jours. D'ailleurs, sa réouverture officieuse était programmée pour le mois de mars dernier, mais les travaux au niveau de la place El Haoues qui fait face au palais, ont retardé l'opération. M Badjadja nous a affirmé, par contre, que si tout va bien, l'annonce officielle de l'ouverture du palais sera pour ce mois d'avril. Les quelques travaux restants, notamment pour ce qui est de la décoration par polychromie de certaines parties de l'édifice ne perturberaient pas sa réouverture au public. Un vrai soulagement pour les amis du patrimoine culturel et historique de la ville des ponts, d'autant plus que ce palais représente l'un des derniers vestiges qui rappelle encore l'époque ottomane. En outre, l'inauguration devrait s'accompagner par deux expositions initiées par le Ministère de la culture, l'une portera sur l'âge d'or des sciences arabes, l'autre sur la civilisation fatimide. Selon M. Badjadja, ces deux expositions, qui dureront jusqu'au mois de décembre, permettront de faire une passerelle entre la réouverture du palais et le public. Pour rappel, le palais Ahmed Bey érigé en plein centre de la médina à l'époque ottomane, a été fermé depuis 1982 et a longtemps signifié pour beaucoup de Constantinois, notamment les jeunes, qu'une épaisse muraille qui longe la Casbah avec toujours des travaux à l'intérieur. Défiguré par les aléas du temps, il l'a été aussi à cause de ses locataires. Des Français d'abord qui l'ont transformé en base militaire jusqu'en 1935, année dans laquelle il fut enfin reconnu monument historique, mais après l'indépendance il sera encore sous le contrôle de l'armée (l'ANP), puis dans les années 70 une autre bêtise fut commise : ses chambres ont été aménagées en bâtiment administratif. Heureusement qu'au début des années 80, on lui attribua le titre de monument historique. Mais le chantier de sa réhabilitation s'est éternisé pendant une quinzaine d'années, d'échec en échec, à cause notamment de la bureaucratie mais aussi d'un bricolage et d'un manque de savoir-faire flagrants. Il fallait attendre l'année 2003 pour que les travaux soient délégués à l'architecte M. Badjadja et son équipe qui ont accepté le challenge. Tout a été revu ou presque : la restauration demandait des compétences et des techniques: réfection intérieure des jardins, des fontaines et des colonnes en marbre, mais aussi du doigté dans la menuiserie (portes, fenêtres, cloisons en bois) et les fresques qui garnissent les murs. Depuis, les choses se sont accélérées : le palais a, peu à peu, retrouvé son vrai visage. Si la réouverture se confirme pour ce mois d'avril, un personnel qualifié est déjà disposé à accompagner le public, nous a affirmé M. Badjadja. Quant au titre de « Musée d'art et de traditions populaires » qui lui a été attribué par le Ministère de la culture, il se concrétisera quelques mois après sa réouverture.