A l'instar des autres wilayas du Centre, les services de sécurité de Bouira se préparent à lancer une grande offensive contre les groupes terroristes qui continuent à peupler le maquis qu'ils ne consentent à quitter momentanément que pour commettre leurs forfaits. Le 31 août, date à laquelle prendra fin le pardon accordé à ces groupes pour déposer les armes, conformément à la charte pour la paix et la réconciliation nationale, servira de signal au déclenchement de cette offensive. La présence de forts contingents militaires dans certains lieux du maquis et les opérations de ratissage à travers les forêts de l'Est entrent, en fait, dans le cadre de ces préparatifs militaires. Et c'est ainsi que devrait être compris le secret qui entoure tous ces branle-bas de combat que l'on observe depuis quelque temps, ainsi que l'absence de tout bilan qui, en principe, couronne toute opération militaire. Les mouvements de lourds camions militaires que l'on remarque ces jours-ci sur nos routes vient en appoint pour conforter cette thèse. D'ailleurs, des sources fiables nous révélaient, hier, que des postes d'observation tenus par des éléments des forces combinées ont été placés sur tout le versant ouest de la montagne du Djurdjura. Les mêmes sources nous signalaient la présence d'un important détachement militaire qui a pris position à Tizi n'Koulal, à la jonction formée par la RN33 et la RN30, à la limite de Tizi Ouzou et Bouira. Cet important contingent a été installé là pour venir renforcer celui posté en garnison à Saharidj. Notre déplacement, hier, sur ces deux axes en pleine montagne nous a permis de vérifier le bien-fondé de ces données : des tentes, des guérites, un barrage fixe, un soldat en tenue de para ou un groupe de gardes communaux surgissent de façon inattendue au détour du chemin. Après le tunnel, sur la RN33, une ambulance est garée sur le bas-côté avec à terre des pompiers en conversation avec deux militaires. Au moment où nous amorcions la descente vers Bouira, ce sont trois véhicules militaires que nous croisons. A noter qu'on nous signale des préparations analogues du côté de Souk El Khemis, Sidi Yahia et Djebahia, zones fortement boisées qui rejoignent à l'ouest les forêts de Bagas et Zbarbar.