Les sanguinaires ont multiplié leurs attaques, refusant la main tendue de l'Etat. Parallèlement aux offensives militaires déclenchées à travers les denses maquis de la région de la Grande-Kabylie, par les forces antiterroristes depuis le début de la semaine, le commandement de la 5e région militaire vient de lancer une opération d'envergure dans l'Est. Poursuivant leur traque dans les massifs montagneux de Jijel faisant jonction avec les frontières administratives de Skikda où est terré un groupe d'irréductibles composé, selon les évaluations des services de sécurité, d'une trentaine d'éléments, les forces spéciales viennent de localiser la position de 25 terroristes du côté d'Annaba. L'opération concerne un important périmètre allant, selon des sources bien informées, de Djenan El Bey de Seraïdi jusqu'au maquis de Djebel Edough, et de Aïn Barbar jusqu'aux frontières des wilayas d'Annaba et Skikda. Cette région, bien que nettoyée à plusieurs reprises, continue d'être infectée par les sanguinaires du sinistre Abou El Abbès. Le groupe, a-t-on appris par les mêmes sources, s'apprête à commettre des attentats terroristes contre les éléments de l'ANP. Cette information a été révélée par un élément du Gspc qui s'est récemment rendu aux services de la lutte antisubversive à Annaba. Ce même élément aurait, également, fait des révélations précieuses aux militaires sur les positions des irréductibles et l'emplacement de plusieurs bombes artisanales que les services de sécurité ont pu détruire grâce aux brigades canines. Dans leur lutte antisubversive, les éléments de l'ANP, qui progressent vers les antres des terroristes, ont fait intervenir les forces héliportées pour bombarder les caches susceptibles de constituer des abris pour les sanguinaires. A l'heure où nous mettons sous presse, aucun bilan n'a été établi, de même pour l'offensive menée dans les monts de Jilel et à l'ouest de Skikda. Néanmoins, on croit savoir que c'est une question de temps, ont estimé nos sources. Par ailleurs, et dans les maquis de Sidi Ali Bounab, l'opération qui se poursuit depuis le début du mois d'août, s'est soldée, jusque-là, par l'élimination de cinq terroristes et la capture de trois autres et a été lourdement intensifiée. Des sources concordantes ont confié que le groupe, terré dans cette région connue pour ses nombreuses caches, s'est scindé en groupuscules, pour pouvoir agir et même fuir le dispositif sécuritaire dressé par l'ANP. Les mêmes sources indiquent que les grandes offensives, déclenchées à travers le territoire national, notamment à Bouira, Boumerdès où 200 terroristes y activent encore, Tizi Ouzou, Annaba, Skikda, Blida, Relizane et par prévention, étendues à Batna, Khenchela et Tébessa, sont une préparation à l'après-31 août, date d'expiration du délai relatif à l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, accordé aux renégats pour se rendre. Les mêmes sources indiquent que c'est le dernier quart d'heure de la bataille antiterroriste. Les forces de sécurité, à travers les citoyens cités plus haut, conscients de la menace terroriste, n'ont pas diminué de leurs actions, même depuis la promulgation des textes d'application des mesures de la réconciliation nationale. L'importance des offensives est d'autant plus indispensable contre les dernières poches du Gspc activant sous la coupe du tristement Droukdal Abdelkader alias Abou Moussaâb Abdelouadoud, quand on sait que les sanguinaires ont multiplié leurs attaques, particulièrement à Jijel, Skikda, Bouira et Boumerdès, ainsi qu'à Sidi Bel Abbès, refusant, par leur comportement criminel, la main tendue de l'Etat. C'est à une véritable bourrasque antiterroriste à laquelle se livrent les forces de l'Armée nationale populaire, depuis l'opération Seif El Hadjadj appliquée dans le cadre de la concorde civile qui avait pris effet, rappelons-le, en début de l'année 2001. Dans un tel contexte, l'après-réconciliation nationale est déjà opérationnelle et le paradoxe des redditions ne plane plus dans l'air. Deux redditions ont été enregistrées depuis le début du mois d'août. A ce stade, il est difficile de parler d'une quelconque relance de la réconciliation nationale, ont estimé nos sources. Ainsi, l'ANP ayant soutenu fort la loi relative à la réconciliation nationale, semble, à présent et vu l'ampleur des opérations de ratissage, de raids et de poursuites contre les renégats, les offensives pour lesquels elle a déployé de gros moyens humains et matériels, avoir eu une reprise en main de «l'initiative militaire», c'est-à-dire la relance du processus du «tout sécuritaire» afin de maintenir «l'ordre républicain». Chose qu'elle effectue au péril de sa vie. Sur la relance de l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, nos sources se gardent bien de faire le moindre commentaire sur le sujet, mais ils n'en pensent pas moins le contraire. Mais une chose est sûre, les forces combinées reprennent les offensives et l'avantage du terrain.