La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) ne s'est pas encore réunie pour réfléchir aux suites à donner à l'interdiction de sa conférence, prévue samedi dernier à l'hôtel Es Safir (ex-Aletti) à Alger, qui portait sur le thème des «Elections et conditions de leur régularité». Un sujet aussi précis que la wilaya d'Alger voulait prétendument flou pour interdire une manifestation visiblement gênante pour le pouvoir. Donc hormis la réaction à chaud et la marche organisée le jour même par ses membres, de la rue Asselah Hocine à la Grande-Poste où il y a eu une prise de parole pour dénoncer l'abus du pouvoir, la CNLTD ne prévoit pas d'apporter une réponse spécifique à l'interdiction qui l'a frappée. Soufiane Djilali, dont le parti Jil Jadid en est l'un des membres, affirme que l'opposition compte lancer des rencontres de proximité et prépare déjà activement les actions qu'elle a programmées pour le 24 février. Selon lui, la CNLTD s'inscrit dans cette optique et prépare ces sit-in de soutien aux citoyens du Sud, qui manifestent contre le gaz de schiste, avec l'ensemble de l'opposition dans le cadre de l'Instance de suivi et de concertation de l'opposition (ISCO), qui comprend le Pôle des forces du changement coordonné par l'ancien candidat à l'élection présidentielle du 17 avril 2014, Ali Benflis. Selon le président de Jil Jadid, il n'y aura pas de slogan politique lors des rassemblements contre le gaz de schiste. L'opposition se contentera, indique-t-il, de soutenir ceux qui manifestent contre l'exploitation de ce gaz non conventionnel. Le 24 février sera donc une véritable épreuve de terrain pour l'ISCO face à un pouvoir décidé à fermer le moindre espace d'expression devant elle. A-t-elle d'ailleurs d'autre choix que la mobilisation citoyenne autour de son programme, si elle veut s'imposer d'abord comme un interlocuteur valable, ensuite en véritable alternative ? Le temps joue contre elle. L'opposition, après des mois de tergiversations, est en effet condamnée à se rassembler, à se donner des objectifs clairs et à passer à la mobilisation qui lui a fait jusque-là défaut.