La grève entamée hier par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation-élargi (Cnapest-e) devrait être reconduite aujourd'hui. «Nous sommes au regret de dire que suite à l'absence d'actes concrets à destination des adhérents, la journée de débrayage est reconduite demain (aujourd'hui, ndlr)», affirme Nouar Larbi, coordinateur national du Cnapest-e. Cette première journée de grève est, on s'en doute, diversement appréciée par les partenaires sociaux. Si le Cnapest-e annonce un taux de suivi moyen de la grève de 80% à l'échelle nationale pour le cycle secondaire, le ministère de tutelle estime que cette moyenne n'a pas dépassé les 24% pour le même palier. Dans certaines wilayas, le taux de suivi a atteint les 90%, comme à Boumerdès et à Laghouat. Dans d'autres, il a été de 65%, comme à Skikda et à Oum El Bouaghi. Pour ce qui est du cycle moyen, le Cnapest-e avance un taux de suivi de 20 à 30%, tandis que dans le primaire il serait de 10%. Les estimations données par le ministère de l'Education nationale sont bien en deçà de ces chiffres. «Le bilan global de cette grève à 14h pour 47 wilayas est de 6,86%, tous paliers confondus, ce qui équivaut à 28 717 grévistes sur un total de 418 433 enseignants», est-il annoncé. «Dans le primaire et le secondaire, la moyenne est de respectivement 0,71 et 3,47%», ajoute-t-on. Et si l'on réaffirme la légitimité des revendications des contestataires, on rappelle aussi que le dialogue entre les membres de «cette même famille» est non seulement ininterrompu, mais qu'il est «l'unique espoir de sortie de crise». Ce qui ne semble pas convaincre outre mesure le Cnapest-e. «Nous avons rencontré Nouria Benghebrit avant la grève. Mais il n'a été question que de ‘voir, étudier, recenser'. Il est grand temps d'aller plus loin que le dialogue, de concrétiser les choses», accuse Nouar Larbi. Pourtant, M. Larbi reconnaît la bonne volonté affichée par la première responsable du secteur : «Nous n'avons pas de problème avec la ministre, mais avec le gouvernement. Car nous savons que les dossiers en suspens ne dépendent pas de la tutelle, mais du Premier ministre, qui est le seul en mesure de publier les arrêtés et textes d'application nécessaires.» «Pas de problème avec la ministre» Il en appelle donc à Abdelmalek Sellal afin «d'aider à la concrétisation des revendications, dont certaines datent de 2003». Pour illustrer son propos, le syndicaliste relate : «J'ai rencontré la directrice des affaires sociales au sein du ministère. J'ai ainsi pu voir le travail colossal qui a été fait dans le domaine de la médecine du travail qui prévoit, entre autres, l'ouverture de quatre centres dédiés à cet effet.» Pourtant, «tout cela reste en phase de préparation, et ce, faute d'application de nombreux textes et arrêtés interministériels à publier», déplore M. Nouar. La réunion prévue ce mercredi permettra-t-elle le déblocage de la situation ? «Je ne pense pas, car il s'agira encore une fois de parler et d'étudier. Ce qui manque, c'est la concrétisation et la mise en application des procès-verbaux et autres engagements pris», estime le Cnapest-e. En sus de la révision du statut particulier, le Cnapest-e demande, entre autres, l'instauration d'une prime de zone, la mise en application de la médecine du travail, la mise en place d'un comité pour la gestion des œuvres sociales. Pour rappel, ce débrayage intervient à quelques jours de la grève de deux jours de la Coordination des syndicats autonomes (CSA) qui avait été diversement suivie.