Ainsi, les premières cartes ont été remises aux artistes par la ministre de la Culture, Nadia Labidi, lors d'une cérémonie symbolique organisée dimanche soir à l'hôtel El Aurassi, à Alger. Pour rappel, cette opération intervient une année après l'adoption par le gouvernement du décret exécutif relatif aux modalités de couverture et de prestations sociales pour les artistes et auteurs, le 9 janvier dernier. Le décret en question a été publié dans le Journal officiel daté du 18 février 2014. Pour le président du Conseil des arts et des lettres, Abdelkader Bendemaâche, cette opération est un acquis salvateur pour tous les artistes. «Cette carte permettra à l'artiste affilié à la sécurité sociale d'être reconnu en tant que membre actif de la société», dit-il. La carte en question donne droit à la cotisation sociale concurrentielle. Cette dernière est calculée sur une assiette bien définie. La somme à cotiser est fixée à 12%. La rémunération est perçue au titre de chaque activité artistique et/ou d'auteur, dans la limite d'un plafond de trois fois le montant mensuel du Salaire national minimum garanti, ou, le cas échéant, de trois fois le montant annuel du Salaire national minimum garanti, lorsque la rémunération est déclarée au titre d'un revenu annuel. Abdelkader Bendemâache souligne que le conseil a reçu plusieurs demandes d'attribution de la carte d'artiste, et ce, à travers le territoire national. Il a été validé 1000 dossiers artistiques sur 2000 dossiers. Concernant les artistes qui sont par ailleurs assurés, ils recevront une sorte de complément à la charge du tiers payant. Pour ceux qui ont dépassé les 70 ans et qui n'ont pas de carte d'artiste, ils seront identifiés. Il leur sera attribué un petit pécule, révèle M. Bendemâache. «On leur assurera la retraite et la carte de sécurité sociale Chifa. Nous comptons également organiser dans les prochains jours un atelier explicatif à l'attention de l'ensemble des artistes pour, justement, expliquer la démarche du Conseil des arts et des lettres». Si la plupart des artistes se disent satisfaits de détenir enfin leur carte donnant droit aux prestations de sécurité sociale, au même titre que les travailleurs salariés, d'autres, comme le musicien Lotfi Attar, s'interrogent sur l'utilité de cette carte. Pour sa part, le designer Réda Ighil est convaincu que l'acquisition de cette carte donnera droit à plusieurs avantages. Après cette étape de remise de la carte de l'artiste, le Conseil des arts et des lettres — qui a été installé en 2012, en partenariat avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale — planchera sur deux projets : le premier portera sur les relations de travail, et le second sur l'encouragement et l'institution du contrat. Il est à noter, par ailleurs, que cette cérémonie donne aussi le signal de départ d'une tournée que va effectuer le Conseil national des arts et des lettres partout en Algérie.