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Bonnes feuilles
Histoire : les autres articles
Publié dans El Watan le 20 - 02 - 2015


- Fethy Dib, l'anti-algérien
Affublé par certains auteurs, notamment algériens, du statut de «chef des services secrets égyptiens», Fethy Dib n'était en réalité qu'un commandant de la sécurité, chargé des relations entre le Maghreb et Le Caire. Ses supérieurs hiérarchiques étaient Salah Nasser, chargé des affaires militaires, et le général Izzet Souleymane, chef des services secrets ou Moukhabarate. Il avait été consul général d'Egypte à Genève, où il avait appris les rudiments du français.
C'était donc l'homme idoine pour les relations avec les Algériens et, tout particulièrement, avec Abdelhafid Boussouf. Ce colonel appliquait un système de renseignement à la «soviétique» : tous les chauffeurs de taxi et concierges étaient systématiquement recrutés comme informateurs (…). Ce Dib n'avait rien trouvé de mieux que de faire appel à un colonel à la retraite — un homme à lui, bien entendu — en qualité de chaouch, à l'entrée du siège du GPRA, pour surveiller mes entrées et sorties.
Outre le colonel-chaouch, deux autres Egyptiens servaient comme chauffeurs-espions, secondés par un gardien de parking souterrain, auxquels s'ajoutaient deux hommes de peine chargés de la maintenance. Tout ce beau monde avait pour instruction de surveiller étroitement les lieux, de rendre compte des allées et venues, et d'avoir à l'œil les hommes du MALG tout particulièrement.
Au début, nous nous en amusions un peu et usions de divers déguisements pour tromper leur vigilance, surtout Si Mabrouk qui cultivait l'art du camouflage. Il entrait et ressortait en tenue militaire, puis réapparaissait, saluant ostensiblement le préposé au contrôle, avant de ressortir une demi-heure plus tard, vêtu différemment et coiffé tantôt d'un chapeau, tantôt d'une casquette, ou arborant une barbe postiche ! Mais ce petit jeu n'a pas duré et la tension est montée d'un cran.
Dib s'est très vite montré envahissant, à tel point que le président du GPRA s'est plaint très respectueusement au colonel Nasser de ces agissements. Un jour, comme le rapporte Si Ali Chérif, à deux heures du matin, un groupe d'agents des services secrets égyptiens a débarqué dans deux des appartements du siège où résidaient tous les effectifs du MALG, se livrant à une fouille méticuleuse sous prétexte de rechercher des armes.
Le groupe repartit bredouille, mais notre irritation n'a fait que croître. Après l'affaire Amira Allaoua, les mesures d'intimidation et les provocations se sont multipliées au fil des jours, et principalement après l'affaire des agents français que nous avions démasqués et signalés au gouvernement égyptien. En fin de compte, le Conseil des ministres du GPRA a décidé de se retirer du Caire pour se replier dans la capitale tunisienne, mais progressivement et en ordre dispersé. Le MALG devait partir le premier, parce que c'était le ministère sur lequel se concentraient l'hostilité et la rancœur de Fethy Dib.
(...) Fethy Dib, se sentant personnellement visé et mis en cause, n'a jamais «digéré» notre décision de départ. Et c'est probablement son amour-propre blessé qui lui a inspiré les livres qu'il a publiés par la suite et où il multiplie les divagations et les élucubrations sur notre compte (Fethy Dib avait notamment évoqué «le système de terreur de Boussouf», ndlr). Oui, Fethy Dib était l'ennemi de la Révolution algérienne ! Il croyait pouvoir manipuler ses responsables, mais n'était pas à la hauteur de ses ambitions.
- Le mythe de la promotion «Tapis Rouge»
Gagnée par la lassitude morale et intellectuelle, après quatre années d'un travail ininterrompu, la majorité des cadres éprouvaient le besoin de se perfectionner, de voir s'ouvrir un nouvel horizon, d'explorer d'autres perspectives, d'élargir le champ de leurs connaissances, d'autant plus que celles-ci avaient été acquises sur le tas et dans l'urgence : chiffre, renseignement, contre-renseignement… Au cours d'un débat avec Si Mabrouk, toujours soucieux de progrès dans l'organisation, il nous informa qu'il avait l'intention de sonder les pays amis pour une éventuelle coopération technique dans le domaine du renseignement (transmissions, télécommunications...).
A priori, cela nous parut utopique dans un domaine aussi fermé et très réservé. Il prit cependant contact avec l'ambassade de l'URSS à Tunis, qui saisit son gouvernement de notre demande. Moscou donna son accord rapidement et désigna un spécialiste que Si Mabrouk rencontra à Tunis, pour constituer une promotion qu'on devait par la suite baptiser «Tapis Rouge ».
Aïssa Gaouar, qui en mon absence assurait l'intérim de la DVCR à Tunis, fut désigné comme responsable de cette formation : il sélectionna 21 des meilleurs éléments de la DVCR, du chiffre, dont Ouddane Lahbib, Mimouni Ali, Azzouz Chérif, Benachenhou Mourad, Hamlat Ali, Malek Ahmed, Faredhab Farid, Hellal Abdelhamid (qui devait devenir Directeur national du Chiffre, direction dont il fut évincé en 1985 par Larbi Belkheir dans la foulée du démantèlement des services par l'éloignement de Kasdi Merbah, Zerhouni Noureddine, Zerhouni Ahmed, Hamlat Ali, etc.).
Le stage dura de novembre 1961 à avril 1962. (…) Certains historiographes ont mythifié le stage «Tapis Rouge», prétendant que les services de Boussouf étaient formés par le KGB ! Or, d'une part, ce stage s'est déroulé à la toute fin de la Révolution (et n'a donc pas été utile à son déroulement), d'autre part, nos cadres n'y ont puisé que des notions rudimentaires, parcellaires, d'un intérêt réduit. Par exemple, les Russes ne nous ont jamais appris les techniques du renseignement ni, surtout, les méthodes de formation d'un service ou d'un agent de renseignement.
Nous savions que c'était tout un art, que chaque service avait son mode de travail, et nous aurions bien aimé y être initiés. Mais ce ne fut pas le cas. Nos cadres sont revenus en avril 1962, c'est-à-dire un mois après le cessez-le-feu, en majorité déçus, désenchantés et convaincus que le renseignement est un domaine fermé, très secret, où les portes ne sont jamais complètement ouvertes, mais à peine entrebâillées, avec les étrangers.
Il n'y a jamais eu d'autres stages que celui-ci, ni en Egypte ni ailleurs, comme le bruit a pu en courir ici et là. Après l'indépendance, nos services n'ont compté que sur eux-mêmes, pratiquant l'autoformation et la formation continue grâce à la lecture intensive d'ouvrages spécialisés et à la pratique.


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