L'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (ICSO) – regroupant la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique, le Pôle du changement, des personnalités politiques, des représentants de la société civile et des Ligues des droits de l'homme – appelle les Algériens à participer massivement aux manifestations prévues pour aujourd'hui à travers les 48 wilayas du pays. Coïncidant avec l'anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, ces manifestations devraient également avoir lieu dans d'autres capitales européennes. Le but, à travers cette initiative, est d'afficher la solidarité de la population du Nord avec celle du Sud. «Nous n'allons pas manifester pour demander des augmentations de salaires ou pour l'amélioration des conditions de travail, mais nous appelons les Algériens à manifester le 24 février contre le gaz de schiste en guise de solidarité avec les habitants d'In Salah», a précisé, hier, Soufiane Djilali, président de Jil Jadid. L'instance de concertation a décidé de bouger en faveur d'une région défavorisée et pour prouver l'unité du peuple pour un même combat. Les animateurs de cette manifestation ont tenu une réunion, dimanche après-midi, pour faire le bilan des activités et des rencontres qui ont eu lieu dans différentes régions du pays et aussi pour apporter les dernières retouches à l'événement d'aujourd'hui. Un événement dénué de slogans politiques et partisans. L'instance de concertation a arrêté et validé les slogans qui seront scandés lors des rassemblements et qui sont exclusivement concentrés sur le gaz de schiste. «Non à l'exploitation du gaz de schiste», «Le gaz de schiste est une affaire nationale» et «La souveraineté nationale est une ligne rouge». Les chefs de parti à la Grande-poste Les membres de l'ICSO pensent qu'il n'est plus question de laisser les habitants du Sud seuls à se battre contre le gaz de schiste. «Aujourd'hui les Algériens vont refuser et s'insurger contre un acte qu'a commis le gouvernement. Il s'agit d'un problème de souveraineté et un problème qui portera un coup fatal à notre environnement.» Le gaz de schiste présente un double danger : d'un côté sur l'environnement et surtout sur la santé des citoyens et l'autre danger est d'ordre financier et économique et peut engendre un risque politique en entraînant des populations dans une sorte de frustration et de marginalisation. Les rassemblements et sit-in contre le gaz de schiste auront lieu dans des endroits choisis par les formations politiques ayant des structures. A Alger tous les chefs de parti et les membres de l'Instance de concertation se sont donné rendez-vous devant la Grande-Poste, où le rassemblement est prévu à midi. «Nous appelons les citoyens à adhérer à notre mouvement non pas pour soutenir l'opposition, mais contre le gaz de schiste et pour assister les gens du Sud qui luttent seuls depuis plusieurs mois», nous dit-on. Un seul et même communiqué commun sera lu dans toutes les wilayas du pays afin de montrer l'unification de la protestation. Par ailleurs, les membres de l'ICSO n'ont pas exclu une éventuelle réaction violente des pouvoirs publics qui tenteront de boucler la capitale et de renforcer le dispositif sécuritaire pour empêcher l'opposition d'aller jusqu'au bout de son projet…