La CSI exige du gouvernement algérien la réintégration des 25 greffiers dans la cour de justice d'origine et le paiement d'une indemnisation adéquate. La Confédération syndicale internationale (CSI) a dénoncé, dans un courrier adressé au ministère du Travail, «une discrimination syndicale dans l'administration ministérielle de la justice». Signé par sa secrétaire générale, Sharan Burrow, l'organisation s'est «indignée» dans le courrier, dont El Watan détient une copie, de la suspension de 25 greffiers de justice «en représailles à une grève légitime» et a exprimé sa «sérieuse préoccupation» suite aux «cas de violation de la liberté syndicale et de répression à l'égard de nombreux syndicalistes». La CSI, à laquelle sont affiliées des syndicats, dont le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap) en Algérie, a rappelé le contexte dans lequel l'administration ministérielle de la justice a suspendu les greffiers «sans aucune notification, suite à une grève légitime initiée par la fédération du secteur de la justice affiliée au Snapap». «Malgré les différentes correspondances faites à différents niveaux (…) aucune réponse n'a été obtenue depuis deux ans», lit-on dans le courrier adressé nommément au ministre du Travail, Mohamed El Ghazi. Selon la CSI, l'administration de la justice a «exercé des pressions visant à leur (greffiers) faire signer une lettre d'excuses et de demande de réintégration». «Suite à cela, un télégramme interne a été envoyé par l'administration ministérielle de la justice aux différents procureurs généraux, en date du 25 décembre 2014, pour leur demander de convoquer les personnes ayant signé la lettre à une comparution devant la commission paritaire au siège du ministère de la Justice le 30 décembre 2014. Cependant, la commission, qui n'a pas sa raison d'être, a décidé de les réintégrer avec mutation sans rester dans la cour de Justice d'origine et sans réclamer leurs droits rétroactifs», précise le courrier de la CSI. Tout en rappelant les conventions ratifiées par l'Algérie et les voie de recours des syndicalistes discriminés, la CSI note que le gouvernement a «échoué» à garantir leurs droits aux greffiers de justice, «qui n'ont pas seulement été soumis à la discrimination antisyndicale, mais n'ont également pas eu accès à la justice effective». Au final, la CSI exige du gouvernement algérien la réintégration des greffiers dans la cour de justice d'origine et le paiement d'une indemnisation adéquate ainsi que des «sanctions suffisamment dissuasives contre l'administration ministérielle de la justice». Il nous a été impossible d'avoir la réaction du ministère de la Justice, malgré nos incessants appels dans l'après-midi d'hier. Signalons que 17 des 25 greffiers licenciés en juillet 2012 ont été réintégrés dans leur poste. Affiliés au Snapap, les auxiliaires de justice ont réclamé la revalorisation de leurs salaires et la révision de leur statut particulier.