Après l'Ordre des avocats d'Alger, c'est au tour de la Confédération syndicale internationale CSI de réagir au débrayage des fonctionnaires de la justice. Ceci alors que le département de la Justice fait toujours la sourde oreille aux appels incessants de ses fonctionnaires en grève depuis le 10 avril. La CSI a interpellé le président Bouteflika via une correspondance datée du 19 avril et signée par son SG, S. Burrow sur les pressions subies par ces fonctionnaires depuis le lancement de leur mouvement. “C'est au nom de plus de 300 centrales syndicales dans plus de 160 pays que je me permets de vous exprimer notre profonde inquiétude face aux graves mesures d'intimidation et de rétorsion de la haute administration de la justice dans votre pays contre les travailleurs de ce secteur en réaction à leur exercice du droit de grève”, écrit le SG. Et de faire remarquer que ce droit “leur est pourtant clairement garanti par les engagements volontairement conclus par votre gouvernement dans le domaine des relations internationales du travail”. Défendant les grévistes, il ajoute : “Cet arrêt du travail s'est déroulé dans des conditions conformes aux dispositions.” Il ira jusqu'à statuer sur la légitimité de leurs doléances. “Pour ce qui est des revendications, elles sont, comme vous pouvez le constater, des plus légitimes : révision du statut particulier des fonctionnaires de la justice, généralisation de la prime et indemnité de l'engagement judiciaire pour les corps communs.” Et pour le SG de la CSI, “c'est malheureusement l'attitude du gouvernement qui a eu recours à diverses formes de pression qui est regrettable et inadmissible”. Se disant “entièrement solidaire” avec le Snapap et le personnel de la justice, la CSI souhaite “une intervention personnelle” du président Bouteflika “pour rétablir ces travailleurs dans leurs droits fondamentaux et aussi pour mettre fin à ces abus de pouvoir qui proviennent du ministère de la Justice lui-même”. Autre organisme à avoir interpellé Bouteflika pour les mêmes raisons, l'Internationale des services publics (ISP) qui compte pas moins de 20 millions de membres dans le monde. La correspondance de l'ISP, datée du 20 avril, porte sur “la répression du mouvement syndical”. “Nous constatons que la répression policière et les entraves à la liberté d'expression et de manifestation s'intensifient en Algérie, malgré les prétendues réformes politiques”, écrit le SG, P. Waldorff. Et d'exhorter : “Votre gouvernement à ordonner la libération immédiate de Abdelkader Kherba, la cessation immédiate des répressions contre les membres de la Fédération nationale de la justice et condamne les mesures répressives du pouvoir algérien à l'encontre du mouvement syndical autonome, mesures malheureusement habituelles”. M B