Les médecins résidents du service d'Otorhinolaryngologie (ORL) de l'hôpital Dorban, relevant du CHU de Annaba, ont entamé hier une grève illimitée, a-t-on constaté sur place. Issus de la première, troisième et quatrième année, les jeunes médecins grévistes reprochent au chef de service «le manque de formation pratique» et son comportement «à la limite de la correction». «Nous dénonçons le manque de formation pratique, l'injustice, la persécution, le favoritisme, l'humiliation et les insultes proférées à notre égard», se plaignent les jeunes praticiens protestataires, dont six femmes. Avant de passer à la vitesse supérieure, les grévistes ont fait état dans leur préavis de grève, dont nous détenons une copie, qu'ils sont entrés, à plusieurs reprises, en dialogue avec le chef de service, mais les tentatives se sont soldées par un échec, aggravées par des mesures de représailles. Ce qui a compliqué davantage la situation. En colère, les futurs spécialistes en ORL, de l'hôpital Dorban, se disent déterminés à poursuivre leur grève générale jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, portant entre autres sur le respect mutuel entre les «belligérants» et la participation dans la formation pratique. «Il n'est pas concevable qu'un chef de service se comporte avec ses médecins résidents au gré de son humeur. Nous sommes dans un pays régi par des lois ne prévoyant aucun dépassement à l'encontre de tout un chacun. Le temps des abus est révolu», soutiennent-ils. Par cette action de protestation qui impacte négativement les activités hospitalières de ce service, les jeunes médecins veulent faire entendre leur voix pour dénoncer une situation, devenue selon eux insoutenable. Force est de souligner que l'image de ce service hospitalo-universitaire a été déjà ternie par un conflit semblable. En effet, en 2013, 15 sur les 18 médecins résidents du même service avaient été déclarés ajournés par le chef de service, le Pr Saidia Abderrahmane, sans aucune évaluation. Quant aux trois autres résidents, ils ont été admis dans les mêmes conditions, c'est-à-dire sans évaluation. Des actions similaires de protestation avaient poussé le ministère de tutelle, de les dispatcher à partir du 15 avril 2013 à travers six services ORL à Alger, Batna, Sétif et Constantine. Actuellement il suivent assidument leurs cours et ne se plaignent plus des conditions de travail et d'études dans lesquelles ils évoluent avec leurs nouveaux maitres. «Nous sommes très reconnaissants envers nos nouveaux professeurs auxquels nous rendons un grand hommage. Ils nous ont acceptés dans leurs services respectifs, malgré qu'ils ne soient pas responsables d'aucune manière dans notre problème. Avec eux, c'est une autre forme de formation moderne, que ce soit sur le plan pédagogique ou scientifique. Et surtout, ils sont très respectueux envers nous contrairement à d'autres», ont tenu à témoigner les désormais ex rescapés du service ORL de Annaba. Très attendu, l'ouverture prochaine d'un service ORL au niveau de l'hôpital d'El Hadjar, sur une décision du ministre de la santé, pourrait régler ce problème.