Les quinze médecins spécialistes résidents, dont une femme, qui ont été recalés sur décision de leur chef de service sur un total de 18 médecins résidents, sont actuellement dans l'expectative. Au lendemain de leur protestation, il y a deux semaines, devant le ministère de l'Enseignement supérieur contre cette décision «arbitraire» prise, selon les concernés, sans aucune évaluation préalable, ils ont été appelés à formuler leurs vœux pour être dispatchés à travers plusieurs autres services de la même spécialité. Bien qu'il soit convenu, sur injonction du ministère de l'Enseignement supérieur, de les transférer vers les services ORL d'Alger, Batna, Constantine et Sétif, il n'en demeure pas moins que les chefs de service concernés sont enclins à rejeter cette disposition. En effet, lors d'une réunion tenue mercredi à Alger, ils étaient unanimes à affirmer que cette option est une fuite en avant. «Au lieu de régler totalement le problème à sa racine en situant la responsabilité et appliquer les mesures disciplinaires qui s'imposent, le comité pédagogique a choisi une demi-solution. Nous ne sommes pas à l'origine de ce problème qui est une première en Algérie pour assumer ses conséquences», ont-ils plaidé. Force est de souligner que parmi les résidents du service ORL de Annaba figure le fils du chef service en question. «Pourquoi n'a-t-il pas fait l'objet de ces mesures coercitives», s'interroge-t-on. «Il n'est pas concevable qu'un chef de service ait le pouvoir de décider de l'avenir de 15 spécialistes au gré de son humeur. Nous sommes dans un pays régi par des lois à même de faire face aux dépassements. Le temps des abus est révolu», soutiennent de leur côté les médecins résidents victimes, malgré l'absence de rigueur au département pédagogique de tutelle. Depuis l'annonce du bras de fer entre les deux belligérants – chef du service ORL et résidents – les protestataires n'ont pas cessé de rappeler et de dénoncer le non-respect de la plateforme d'entente signée en juin 2012 entre les praticiens concernés et leur chef de service, la sanction des médecins résidents anciennement grévistes et surtout le silence total de toutes les instances concernées malgré les multiples tentatives. Aussi, ils ont exigé l'annulation du PV de délibération et la validation de l'année pédagogique. Les 15 résidents du service ORL en question affirment encore une fois que «le présumé programme de 13 cours de rattrapage des enseignements de l'année en cours sur lequel nous devons être évalués n'est pas encore achevé. Pis, aucun examen n'a eu lieu. Dans quel but alors ce programme a-t-il été établi et sur quelle base avons-nous été évalués ? Sachant que le service ORL de Annaba n'a présenté aucun candidat au concours de DEMS». A vrai dire, abondent les praticiens protestataires, soutenus par le secrétaire général du syndicat (SSMR), cette décision se veut être des représailles à leur encontre notamment après qu'ils eurent observé une longue grève pour dénoncer «l'absence totale de formation théorique et pratique des résidents, l'anarchie totale dans les activités de gardes, la discrimination et le favoritisme». En effet, à l'issue de ce mouvement de contestation, une plateforme d'entente avait été établie en juin 2012, mettant fin au mouvement de grève des résidents sous condition de respecter la formation, le rattrapage des enseignements et l'évaluation ainsi que l'amélioration des conditions de travail. Les médecins résidents, quant à eux, avaient été invités à renoncer à leur congé annuel. Pour permettre le respect de ces engagements, une commission initiée par le conseil scientifique de l'université avait été mise en place. Mais le chef du service ORL de Annaba a réussi à annihiler toute velléité contestataire. Médecins résidents page 4