Les commerçants du marché Abdellah Bettou (ex-Ferrando) ont tenu un sit-in, hier matin, devant le cabinet du wali, pour demander son intervention concernant leur délocalisation. Ils contestent la fermeture entière du marché pour le lancement des travaux de réhabilitation et leur affectation vers d'autres lieux. Selon eux, il n'y aurait pas de raison pour que les locaux, épargnés par le feu, ne restent pas ouverts. Malgré la décision de la commune de les réunir, hier, ces derniers ont préféré saisir le wali. Car, d'après certains d'entre eux, seul le wali peut régler le problème car l'APC n'est pas «fiable» et manque de rigueur dans ce genre de situations. «Nous nous sommes réunis d'abord devant le marché et puis nous nous sommes dirigés vers le siège de l'APC et personne n'est au courant du lieu de la réunion !», a déclaré l'un des concernés. Et d'ajouter que «le maire les a informé qu'ils seront affectés vers d'autres marchés et probablement vers Massinissa ou Ali Mendjeli. Et les travaux vont durer en minimum 5 à 6 mois». Ils demandent d'ailleurs à être indemnisés concernant les marchandises brûlées. Certains d'entre eux ont même proposé de participer financièrement à la réhabilitation de ce marché à condition qu'il ne soit pas fermé et qu'ils ne seront pas affectés vers d'autres lieux. A contrario, d'autres commerçants ont approuvé l'idée de la fermeture pour la réhabilitation. Les représentants des protestataires ont été reçus par le chef du cabinet du wali, en présence du P/APC, le directeur du patrimoine et le délégué du secteur urbain Sidi Rached, afin de trouver une solution à ce problème. À ce propos, Abdelhakim Lafouala, délégué du secteur urbain de Sidi Rached, a nié l'affectation des commerçants vers Ali Mendjeli. Selon ses dires, il leur a été proposé de s'installer temporairement au marché de la cité Meziane, mais les concernés ont refusé cette option. «Le marché sera fermé définitivement et l'APC va donner ce projet à 3 promoteurs pour qu'il soit entièrement réhabilité et dans une courte période. Tout sera refait même les magasins qui ne sont pas touchés par l'incendie, c'est une sorte de modernisation du marché. Et lundi prochain, il va y avoir une réunion avec les commerçants pour déterminer la date du lancement des travaux et pour leur présenter le devis de l'équipe technique de la commune», a-t-il expliqué. Et d'indiquer que «ces commerçants seront dispensés de payer les loyers durant toute la durée de la réhabilitation». En ce qui concerne les indemnisations, notre interlocuteur a déclaré que «la commune ne va indemniser personne, c'est l'assurance qui s'occupe de tout». Pour Rachid Dekkari, directeur du patrimoine, une commission, au niveau de ses services, va se charger de l'étude des dossiers des commerçants sinistrés, mais qu'il n'y a rien à espérer pour ceux qui ont acheté les magasins en «deuxième main» et qui ne disposent pas de dossiers justificatifs. «Il y avait un projet de réhabilitation des deux marchés Boumezou et Bettou, avec un budget de 12 milliards de centimes avant cet incident. Mais actuellement nous allons commencer par le marché sinistré», a-t-il précisé.