En l'absence d'un centre de transit à l'instar de celui d'Oran et la fermeture du centre d'enfouissement technique (CET) de Berka Zarga (El Bouni), la wilaya de Annaba compte pas moins d'une vingtaine de dépotoirs clandestins où sont quotidiennement déversées plus de 700 tonnes de déchets solides (détritus et ordures ménagères) dont plus de 200 t sont produites par la seule commune de Annaba. Chaque habitant de la wilaya produit 1,5 à 2 kg d'ordures/jour. Elles sont collectées par pas moins de 500 agents de la voirie, entre balayeurs et ramasseurs. Les multiples collèges qui se sont succédé à sa tête n'ont jamais pu résoudre ce casse-tête environnemental. Au manque de la volonté et la motivation des responsables locaux, il faut ajouter l'incivisme des citoyens qui, en l'absence d'une culture environnementale, ne respecte pas les horaires de dépôt des ordures ménagères. Mais force est de souligner que la commune de Annaba enregistre un déficit en bacs à ordures. Pour s'en approvisionner, le premier responsable de la commune se plaint de la réglementation régissant les marchés publics dont il est obligé de suivre la procédure pour en commander. Son statut de coquette, Annaba l'a troqué contre le titre d'une ville polluée et lugubre. Elle figure en tête du peloton des villes les plus atteintes par la saleté en Algérie avec ses dépotoirs clandestins à Sidi Brahim et Rym de la commune de Annaba, Boukhmira et Bousedra (El Bouni), et d'El Hadjar. De l'autre côté, les efforts se multiplient pour juguler le phénomène en faisant appel à l'expérience allemande. Selon Farid Merabet, le maire de Annaba : «Dans ce contexte, l'APC du chef lieu a signé une convention avec l'entreprise allemande GIZ (ex GTZ). Un bureau d'étude du même pays chargé par ministère de l'environnement a établi une expertise pour réviser et organiser le ramassage et balayage des ordures ménagères dans les cités». Selon les conclusions tirées par le diagnostic de la wilaya, il ressort en premier lieu l'incivisme des citoyens, notamment en période dites difficiles dont le mois de ramadan où le volume des déchets ménagers passe du simple au double. Parallèlement, le maire se défend : «La commune a toujours respecté les horaires du ramassage». Comment s'organise la collecte des ordures ménagères dans le chef lieu de wilaya ? Ils sont 40 camions à bennes-tasseuses qui se font vider à la localité de Tacha dans la commune de Berrahal. Face à l'absence d'une politique de tri, les rues et trottoirs de Annaba sont quotidiennement jonchés d'ordures parfois jetées par les citoyens et les vendeurs à la sauvette. Même les plages n'en sont pas épargnées.