La réunion de dialogue qui doit se tenir aujourd'hui à Alger entre des parties au conflit libyen réunira une quinzaine de dirigeants politiques de premier plan, des chefs de parti et de «grands militants» connus sur la scène libyenne. «Nous sommes raisonnablement optimistes et travaillons pour que le dialogue entre les frères libyens aboutisse au règlement de la crise que vit la Libye », a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Le chef de la diplomatie algérienne a dit, en outre, espérer que les discussions aboutissent à «un consensus national sur la création d'un gouvernement d'union et sur des arrangements de sécurité», pour «permettre au pays d'évoluer et d'aller vers la Constitution, des élections dans le calme et la sérénité». Les étapes suivantes des pourparlers seront fixées en fonction des résultats de la rencontre de mardi, a souligné M. Lamamra, ajoutant que les négociateurs libyens pourront rester en Algérie aussi longtemps qu'ils le souhaitent. Ramtane Lamamra a également assuré que l'Algérie soutenait «naturellement» les efforts de Bernardino Leon, chef de la Manul, de «multiples manières, y compris à travers nos propres contacts et interactions avec des Libyens et Libyennes de tous les horizons politique et sociaux». Il a aussi rappelé qu'Alger avait reçu «discrètement» ces derniers mois plus de 200 acteurs de la crise en Libye, pays qui a sombré dans la guerre civile au lendemain du renversement de Mouammar Kadhafi en 2011. En clair, l'Algérie a mobilisé toute sa machine diplomatique pour garantir le succès au dialogue interlibyen. De son côté, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a annoncé dimanche au Caire l'existence d'une convergence des vues d'Alger et du Caire concernant l'impératif d'assurer la stabilité de la Libye et son unité territoriale à travers un règlement politique de la crise que traverse ce pays. «L'Algérie et l'Egypte partagent la même position concernant le règlement de la crise en Libye. Nous sommes pour un règlement politique de la crise et soutenons la lutte antiterroriste ainsi que les efforts entrepris par l'ONU et les pays voisins», a précisé M. Messahel dans une déclaration à l'issue de sa rencontre avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Chokri. M. Messahel a, en outre, fait état d'une coordination entre les deux pays voisins de la Libye, soulignant le danger que représente le terrorisme dans ce pays et les menaces qu'il fait peser sur les pays de la région. «Il existe une parfaite coordination avec la partie égyptienne concernant la situation en Libye, mais aussi avec les pays voisins, l'ONU ou toute autre partie soucieuse de la stabilité, de la souveraineté, de l'unité et de l'intégrité territoriale de le Libye», a affirmé M. Messahel, qui a annoncé qu'une réunion de coordination devra regrouper prochainement au Tchad les pays voisins de la Libye