Près d'un millier de citoyens de la commune d'Azazga (37 km à l'est de Tizi Ouzou) ont marché hier au chef-lieu de daïra pour exiger des autorités de wilaya de procéder à la réouverture de la mairie aux élus locaux. Ces derniers, rappelle-t-on, sont empêchés d'accéder à leurs bureaux depuis le 21 septembre dernier, suite à un mouvement de protestation engagé par une coordination de plusieurs villages qui contestent la gestion des affaires communales. La marche d'hier s'est ébranlée depuis la station des fourgons près du nouveau centre culturel d'Azazga, en empruntant les principales artères de la ville. Tout au long de l'itinéraire, les marcheurs, en passant devant le siège de la mairie où étaient massés aussi de nombreux autres citoyens à l'origine de la fermeture de l'APC aux élus, n'ont cessé de crier : «Chef de daïra partez ! Sept ans ça suffit !», ainsi que des banderoles portant des inscriptions : «Où va Azazga ? Où est l'Etat ?», etc. Observant un regroupement devant le siège de la daïra, barricadé et protégé par les forces de l'ordre, les protestataires ont tenté de cadenasser le portail de l'édifice administratif, «symboliquement pour 10 minutes», clamaient-ils, «pour rappeler à cette administration l'impact de la paralysie de la mairie depuis six mois et priver ainsi les citoyens de pouvoir demander leurs droits à leurs élus». Les policiers ont empêché ces tentatives, ce qui a fait dégénérer les choses, mais sans gravité. Deux personnes furent légèrement blessées dans l'échauffourée momentanée et dont une a été évacuée par la protection civile, arrivée aussitôt sur les lieux. «Pourquoi n'avoir pas réquisitionné autant de forces policières pour ouvrir la mairie à tous les citoyens ?», criaient les manifestants. Les manifestants reprochent au chef de daïra son «silence à nos doléances et à nos écrits. Il y a eu une commission d'enquête de la wilaya à propos des accusations portées contre les élus par l'autre partie à l'origine de la fermeture de la mairie. Qu'on emprisonne ces élus, s'ils sont coupables de quoi que ce soit, et qu'on en termine une bonne fois pour toutes, mais que cherche l'administration pour la commune d'Azazga en laissant se gâter les choses de la sorte?», se demandait-on sur place. Approchés, les membres de la coordination des villages qui ont fermé la mairie d'Azazga le 21 septembre dernier indiquent que «tous les services de la mairie fonctionnent normalement. L'APC est ouverte pour tout le monde. Nous ne l'avons fermée que pour les élus et pour dénoncer la gestion chaotique de cette APC. Nous exigeons une commission d'enquête ministérielle, suivant nos revendications, dont une plateforme est depuis longtemps entre les mains des autorités. Nous dénonçons le squat dans l'impunité de 120 lots de terrain. Nos actions ont été et seront toujours pacifiques, comme les précédents meetings et marches», indiquent nos interlocuteurs qui reprochent au maire de fermer les yeux sur les constructions illicites.