De nombreuses localités de la wilaya de Tizi Ouzou ont répondu au mot d'ordre du mouvement citoyen, à savoir, tenir des rassemblements populaires devant les sièges d'APC pour rejeter l'installation des élus, P/APC et DEC. La population ne s'est pas contentée d'assister aux rassemblements de la CADC, mais elle a procédé, également, à la fermeture des bureaux des maires et même des sièges d'APC dans certaines localités. Dans la commune d'Illilten, tous les villages étaient représentés, hier matin, devant le siège de l'APC pour assister à un rassemblement animé par les délégués de la localité. Après la prise de parole, le bureau du P/APC a été fermé, et il a été convenu que chaque village, à partir de samedi, mobilisera une dizaine de personnes pour surveiller le bureau et empêcher le “maire” de s'y installer. À Aïn El-Hammam, un important dispositif de CNS (4 bus) a investi, la veille, les sièges de daïra et APC, empêchant par-là, une quelconque action. Dans la commune de Souk-El-Thnine, un rassemblement populaire s'est tenu devant le siège de l'APC pour exiger le départ des élus, la libération des détenus et la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur. “Ulac l'mir ulac” ont scandé les manifestants. À Larbaâ-Nath-Irathen, une marche populaire fut suivie d'un sit-in devant l'APC où une prise de parole a été improvisée par les délégués de cet arch, alors que des renforts de CNS ont investi, la veille, dans la nuit, le siège de l'APC d'Irdjen. Ath Mahmoud n'est pas restée en marge, puisqu'un rassemblement populaire a eu lieu devant l'APC. Une déclaration de mise en quarantaine des candidats, à leur tête Nacer Adafer, a été rendue publique par la coordination d'Ath Mahmoud : “Cet individu nous a trahis”, indique le communiqué qui rappelle que le “maire” était porte-parole et membre de la présidence tournante et il a, non seulement, fait partie de la commission de réflexion pour le rejet des élections mais aussi de la commission de concertation avec les partis politiques qui devaient dissuader ces derniers à ne pas aller aux élections. À Ath Aïssi et Makouda, les bureaux des P/APC ont été fermés par la population à l'issue des rassemblements. À Tigzirt, la daïra a été cadenassée. Une grève générale a été suivie de 10h à 12h à Tigzirt et de 12h à 14h à Iflissen (les lycéens et collégiens n'ayant pas été concernés), pendant que des foules importantes ont assisté aux rassemblements et à la fermeture des bureaux des maires. Une action similaire se fera samedi à Mizrana. Un ultimatum est lancé au “maire” d'Iflissen afin qu'il restitue le véhicule et tous les biens de l'APC. Il prendra fin aujourd'hui à 13h. À Ath Z'menzer, le bureau du maire a été fermé alors qu'à Boghni, une marche s'est déroulée pour rejeter le chef de daïra et les élus. À Bouzguène et Tizi Ouzou, des rassemblements populaires ont été tenus devant les sièges d'APC, alors que dans cette dernière localité, le siège de daïra a été incendié la veille. La localité de Mekla, quant à elle, a connu une journée de violents affrontements : beaucoup de blessés par balles en caouchouc ont été dénombrés. Si à Ath Khelili et Souama, dans la même daïra, les APC ont été fermées sans incident, ce ne fut pas le cas à Mekla où la police en civil a investi le siège de l'APC depuis l'installation du “maire” jeudi dernier. Les renforts de CNS n'ont cessé d'arriver dans cette localité, alors que le bus communal, assurant le ramassage scolaire, a été entièrement saccagé par les forces antiémeutes. Les comités de village de la commune de Mekla ont rendu publique, hier, une déclaration à travers laquelle les “élus” sont interpellés à ne pas siéger à l'Assemblée communale au risque d'en assumer les conséquences qui en découleraient. L'usurpation de la volonté populaire est dénoncée dans cette déclaration. Des escarmouches ont été enregistrées, par ailleurs, dans la localité de Mekla. Il est à noter enfin que ce vendredi sera l'occasion pour les deux archs d'Ath Ghobri et d'Ath Irathen de tenir des conclaves inter-villages, pour une évaluation de la situation et pour décider des moyens et voies à suivrepour la libération des détenus. K. S.