Une action de protestation des villageois a bloqué le travail des élus locaux depuis le 21 septembre dernier, réclamant la dissolution de l'APC. Après trois semaines de blocage de l'APC d'Azazga (30 km à l'est de Tizi Ouzou), aucune perspective ne se dessine pour dénouer la crise. Les délégués de la coordination des comités de villages campent sur leurs positions qu'ils défendent avec la même opiniâtreté. Depuis le début du mouvement organisé par les habitants d'Aït Bouadda, de Cheurfa N'Bahloul, de Flikki et d'Azazga et du village Iazouguene, rejoints par la suite par le village de Hendou, la détermination des protestataires reste inchangée, revendiquant ni plus ni moins que la dissolution de l'assemblée communale, accusée, selon les villageois, d'incompétente à prendre en charge le développement communal. Dans leur déclaration préliminaire affichée en ville, les villageois avancent plusieurs griefs, notamment «La dilapidation du foncier largement squatté au vu et au su des élus», «La non régularisation des lotissements encore dans l'indivision, à l'exception d'un seul , celui situé aux Chalets», «le ramassage des ordures pour la ville et pas pour les villages», «gestion laborieuse des écoles primaires», «plan de circulation chaotique», «L'aménagement urbain en peine ».. Ils déclarent, en outre « qu'aucun projet n'a été lancé depuis l'arrivée des nouveaux locataires de l'APC». Azazga, l'une des communes les plus riches de la wilaya de Tizi Ouzou, n'arrive plus à sortir de son sous-développement et rien ne présage une sortie de crise face à «l'immobilisme des élus», clament les délégués des villages, et plus particulièrement de l'exécutif. Les délégués des villages semblent avoir pris toutes les précautions avant d'entamer leur action. Les services de l'état civil, ouverts au public, fonctionnent convenablement et aucune perturbation n'est perceptible. Seul le bloc administratif est fermé implicitement aux élus qui sont interdits d'accès à leurs bureaux depuis le 21 septembre dernier. Une commission d'enquête diligentée par l'administration de la wilaya est depuis deux semaines à pied d'œuvre. Elle a notamment auditionné tous les élus, les travailleurs et les délégués de la coordination des comités de village, selon les animateurs du mouvement. La semaine dernière, un meeting populaire a été organisé devant l'APC pour expliciter les tenants et les aboutissants de ce mouvement populaire. Concernant le squat, un délégué du mouvement évoque la loi 08/15 fixant les règles de mise en conformité des constructions entamées avant 2008. Le mouvement semble se conforter davantage avec la déclaration publique de soutien émanant de 13 élus (sur 19), de différentes tendances composant l'APC d'Azazga qui se sont désolidarisés du maire. Les élus «frondeurs» indiquent «soutenir toutes les actions entreprises par la coordination des comités de villages d'Azazga». Face à cette situation qui perdure depuis 3 semaines, une marche à laquelle ont pris part une centaine de personnes a été organisée mardi dernier au chef-lieu communal pour réclamer l'ouverture complète de l'APC. Une délégation des marcheurs a été reçue par le chef de daïra.