L'incendie qui s'est déclaré, hier, dans un pavillon au CHU de psychiatrie Frantz Fanon (Blida) n'est pas le premier ; des incidents similaires ont été enregistrés ces dernières années dans plusieurs hôpitaux du pays : à El Khroub (Constantine), à M'sila, au CHU Mustapha d'Alger et à l'hôpital de Sidi Bel Abbès. Des incidents qui restent tout de même inquiétants et suscitent des interrogations. D'origine accidentelle pour la majorité, ces incendies posent un sérieux problème de sécurité des patients, des équipes médicales et paramédicales et tous les personnels ainsi que des structures hospitalières. La vétusté des installations électriques, vu l'âge et l'ancienneté de ces établissements hospitaliers, serait la raison principale de ces accidents. La structure de Blida date de 1936, a rappelé M. Belkessam, directeur de la communication au ministère de la Santé. «En attendant les résultats de l'enquête, l'incendie serait dû à un court-circuit. Cet établissement, dont l'installation du réseau électrique est très vieille, vient tout juste de faire l'objet d'une expertise et un budget de 95 millions de dinars a été dégagé pour sa réhabilitation qui devait intervenir à la fin de ce mois de mars», a affirmé M. Belkessam. Et de préciser que toute réhabilitation est précédée d'une étude avant que les entreprises spécialisées passent à la mise à niveau, en réponse à notre question relative au problème de sécurité au sein des établissements hospitaliers. M. Belkessam affirme que le pavillon en question sera très vite réhabilité et une enveloppe de 5 milliards de dinars a été dégagée à cet effet. Il signale par ailleurs qu'une opération de réhabilitation concernera tous les hôpitaux en préfabriqué, au nombre de 41, et autres structures au niveau du territoire national. «Il est aujourd'hui plus que jamais temps de prendre des mesures urgentes en vue de réhabiliter l'ensemble des établissements de santé au niveau national», a affirmé le ministre, M. Boudiaf, lors de la visite qu'il a effectuée hier matin sur les lieux. Les services du Contrôle technique des constructions (CTC) et l'Entreprise nationale d'agréage et du contrôle technique seront associés à l'exécution de ce programme de réhabilitation «afin d'assurer une meilleure qualité des travaux», a-t-il ajouté. Les agents de sécurité exerçant au niveau des hôpitaux «seront de leur côté formés dans les techniques de secourisme et d'extinction des incendies, en collaboration avec l'antenne de la Protection civile qui sera installée au sein de l'hôpital afin d'assurer une prompte intervention», a-t-il encore indiqué. Outre la réhabilitation des structures, il est aujourd'hui important, selon un expert spécialisé dans le développement hospitalier, de prévenir et de réduire les incendies et autres actes malveillants dans les établissements hospitaliers. Une tâche assurée par «un agent de sécurité incendie inscrit dans les métiers de la santé, qui veillera justement à prévenir les risques d'incendie. Il doit connaître les risques particuliers que présentent certains services et effectuer systématiquement des rondes quotidiennes pour s'assurer de la bonne sécurité dans l'établissement. Comme il doit surveiller et vérifier de manière périodique des équipements de sécurité incendie, déclencher l'alarme et alerter les pompiers», a-t-il expliqué. Et de préciser que l'agent a un rôle important dans la sensibilisation des personnels au risque incendie, par le biais de formations régulières.