Pluton, la neuvième et controversée « planète » du système solaire, la seule à avoir été découverte par un Américain, Clyde Tombaugh en 1930, n'est plus une planète. Ainsi en ont décidé 2500 scientifiques réunis à Prague en assemblée générale de l'Union astronomique internationale (UAl), qui se tient tous les trois ans et fait autorité en la matière. Ainsi, à partir du jeudi 24 août, journée de vote des résolutions, notre système solaire n'aura plus que 8 planètes. Les planètes dites classiques : Mercure, Venus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Depuis sa découverte, Pluton a toujours posé un problème aux astronomes. Elle est plus petite que la Lune et, différemment des autres planètes, elle n'est pas formée de roches, comme les planètes telluriques ou de gaz comme les géantes gazeuses, mais uniquement de glace et surtout son orbite n'est pas dans le même plan que les autres, elle est inclinée et excentrée à un point tel que parfois elle est plus proche du Soleil que sa voisine Neptune. C'est la découverte récente de nouveaux astres qui a remis en question la liste des planètes arrêtée depuis 1930 et non sans subir les effets de l'histoire ou celle de lobbies. En 2005, l'American Michael Brown découvre avec des clichés de 2003 « 2003 USB 313 » qu'on a nommé Xena pour rester dans les emprunts à la mythologie grecque. Il est plus gros que Pluton, 2400 km de diamètre, et flotte, lui aussi, aux confins du système solaire à plus de 6 milliards de km de la Terre. Avant cela, en 1978, il y a eu Charon, boule glacée de 1200 km de diamètre en orbite autour de Pluton et, bien avant encore, en 1801, Ceres, une grosse boule givrée de 950 km de diamètre qui croise dans la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter. Il fallait donc revoir la définition de planète. Les débats de l'assemblée générale ont été passionnants et passionnés. Pluton a, en effet, de nombreux admirateurs. L'UAI a, néanmoins, voté à l'unanimité pour un texte qui différencie les « planètes » dites classiques, des « planètes naines » et des « petits corps célestes ». Pluton est passée dans la deuxième catégorie avec Ceres et Xena, et il n'est exclu qu'elle soit bientôt rejointe par d'autres grâce aux observations des confins de notre système solaire rendues possibles par les progrès de la technologie.