Encore un barrage pour la famille Skoberg, qui décidément, aura vu plus de militaires en Algérie que de vestiges historiques. Heureusement, dans le 4x4 qui vient de se faire arrêter à la sortie de In Salah, plus précisément au lieudit Aïn Lhadadj, le colonel Drax des services spéciaux était là, incognito, et est descendu rendre justice aux pauvres Danois. Il y a quelque chose qui ne va pas, a simplement commenté Akil, le chauffeur-guide du 4x4, avec son accent targui. Effectivement. Au bout de dix minutes, Ahmed, l'un des autres occupants du 4x4 et aide-soignant de son état, est revenu avec l'information. Le barrage n'est pas un vrai, mais un faux. Ce qui change des vrais barrages. Nous sommes en opération de ratissage, a expliqué le jeune terroriste à Ahmed, vous avez de la chance, a-t-il ajouté à l'intention de Anita, la voyant bien en prise de guerre. Et même malgré l'insistance de Mariama, celle-ci n'a pas été prise pour renforcer le moral des maquis islamistes. Après quelques cours sur la religion, la guérilla et l'incompétence impie du pouvoir, tout est finalement rentré dans l'ordre. A part les dessins sur le Prophète, nous n'avons pas de problème avec les Danois, a expliqué l'officier islamiste. Sauf que bien sûr, a-t-il ajouté, il va bien falloir tous vous tuer en tant que mécréants, mais nous avons le temps. En démarrant vers El Ménéa, Akil a donné quelques explications sur le terrorisme en Algérie aux Danois qui pensaient sincèrement que les terroristes avaient disparu, au même titre que les baleines. Renseignements pris, les terroristes ont prolongé la période de grâce et ont donné deux mois aux militaires pour se rendre. Ce qui expliquerait leur inhabituelle tolérance. Et Drax ?, demande Anita. Ils vont probablement essayer de le retourner, répond Akil. L'engager ? Non, le retourner. Lui mettre la tête à l'envers. … A suivre