Ils ont failli partir. Après avoir acheté à Tamanrasset des billets d'avion pour Alger, la courageuse famille danoise Skoberg se voit annoncer que le vol est annulé. Simplement. Anita est prise d'une crise d'épilepsie à l'annonce de la poursuite de son cauchemar. Son mari, Thöry, prend alors une décision courageuse, la première depuis leur arrivée sur cette indolente terre d'imprévus : On part en voiture. Désespérée, tremblante et fermement décidée à appuyer l'ONU pour un éventuel bombardement de l'Algérie, Anita accepte : O.K. Le temps de se faire rembourser les billets… Mais de retour à l'agence, après une demi-heure d'attente, le préposé d'Air Algérie est désolé comme un désert : Vous êtes des étrangers, vous ne pouvez vous faire rembourser qu'à la centrale d'Alger. Anita est hospitalisée dans le quart d'heure qui suit, après avoir tenté de tuer l'agent d'Air Algérie avec une maquette d'avion qui était posée sur le bureau. Heureusement à Tamanrasset, il y a des hôpitaux et les médecins ne sont pas tous en vacances à Tipaza. L'interne de garde a ausculté Anita et a conclu à un coup de chaleur : Il lui faut de l'eau et du repos, explique-t-il à Thöry et aux deux enfants tristes comme des pierres. Oui bien sûr, répond poliment Thöry. Au bord de mer par exemple, ici ce n'est pas très agréable en cette saison. Pendant que Thöry pense lui aussi à tuer, Amestan et Khaoulen, avertis du drame, sont arrivés à l'hôpital : Pauvre fille, se lamente la femme, ce n'est pas un endroit pour elle. Heureusement, Amestan a trouvé un 4x4 à destination de In Salah. Vous avez de la chance, annonce Khaoulen, il part maintenant. La famille sort, avec Anita chancelante. La voiture est prête et le chauffeur a pris l'argent. A l'avance, comme toujours. Le 4x4 fait du bruit. Il démarre. Inchallah, a doucement lâché Anita, son premier mot en arabe. … A suivre