Une équipe de 8 scientifiques du CNRS (centre national de recherche en archéologie) d'Alger, relevant du ministère de la culture, est en mission depuis quelques jours sur le site de la nécropole d'AD villam Servilianam, à l'entrée de Guelaat Bou Sbaa, commune située à 12 kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Guelma. Malgré les intempéries, cinquante deux tombes de différents types et d'époques y ont été découvertes par les archéologues. Il s'agit là de la deuxième mission du CNRS sur cet exceptionnel site, après celle du mois d'avril 2013 ou pas moins de quarante tombes y ont été découvertes. «AD VILLAM SERVILIANAM veut dire en dehors de la villa de Servilianus qui n'est autre que le gendre de l'empereur romain Lucius Verus. Cette nécropole, située à l'extérieur de la propriété de ce notable romain et riveraines des habitations est à mon avis la plus importante d'Algérie» nous a déclaré hier, Madame ADEL Wafia, archéologue et chef mission, sur le site des fouilles. Et d'ajouter : «Nous avons découvert à ce jour, pour le peu de journées clémentes, 52 tombes et mobiliers funéraires de différents types et d'époques. Des tombes sous dalle, en pleine terre et ossarium». En clair, il s'agit de découvertes majeurs puisque chaque type de tombe indique une période bien définie dans les pratiques funéraires. «La découverte d'un ossarium, un coffre de pierre destiné à recevoir les cendres du mort, fut utilisé entre le troisième et le premier siècles avant notre ère. Les tombes sous dalles et en pleine terre du site sont plus récentes. Entre le premier et le troisième siècle après JC». En effet, la thèse d'une ancienne nécropole à Guelaat Bou Sbaa s'étalant sur plusieurs siècles pousse forcement les archéologues du CNRS a en étudié les moindre détailles. Ainsi il est question de faire parler le cas échéants, l'ADN, des défunts. Mais en attendant, le mobilier funéraire, découvert lors de la première et l'actuelle fouille, révèlent la présence de céramique «sigillée» dans cette nécropole, une céramique très fine destinée au service à table spécifique de l'antiquité romaine. «Elles sont facilement identifiables et datables !» nous confié notre interlocutrice. «Cette zone des fouilles s'étend sur près de deux hectares !» nous a déclaré à ce sujet Mustapha Magha, responsable des lèves télémétriques au sein de cette mission. En somme, les experts du CNRS ont du pain sur la planche et ont du proroger pour plus de temps. L'étendu du site est tel, nous dit-on, qu'il est proposé à accueillir un musée. Pour rappel, c'est sur un terrain destiné à accueillir des logements sociaux que les pelleteuses ont mis fortuitement au jour, en 2013, des tombes romaines avec du mobilier funéraire.