A la gare routière de Bouira, jeudi matin, vers 4h, un gendarme en civil se faisait sauvagement assassiné à l'arme blanche par un inconnu. Il arrivait par le bus de Khenchela qu'il avait pris à 21h et s'apprêtait à regagner son poste de travail à Beni Slimane, à quelque 60 km à l'Ouest, dans la wilaya de Médéa. Son agresseur, qui devait être aussi habile à dissimuler ses desseins criminels qu'à jouer du couteau, ne lui a laissé aucune chance. D'un coup sec et précis, il l'atteignait au cœur. Trouvé par la police baignant dans une mare de sang, il a rendu l'âme au cours de son évacuation à l'hôpital Mohamed Boudiaf, où il repose actuellement à la morgue. Un quart d'heure plus tard, le même scénario criminel se répétait au même endroit. Un jeune de 21 ans, répondant aux initiales L. H., agressait à l'arme blanche un homme âgé qu'il s'appliquer à défigurer à coups de couteau. La victime aurait certainement subi le même sort que l'infortuné gendarme sans l'intervention rapide et efficace de la police. Le forcené a été maîtrisé et embarqué au commissariat pour être interrogé, car la police le soupçonne d'être l'auteur de l'assassinat du gendarme. Pourquoi ces deux attentats à un quart d'heure d'intervalle ? L'argent en est-il le mobile ? Peu plausible, car, alors, les menaces auraient, dans les deux cas, précédé le passage à l'acte, ce qui aurait laissé au moins au gendarme le temps de réagir pour se défendre. Le plus simple (et c'est toujours la simplicité qui l'emporte dans ces affaires) serait de croire que la deuxième victime a vu et reconnu l'agresseur quand il portait le coup fatal au gendarme. Les coups non mortels qu'il assénait au vieux n'auraient alors pour but que de l'obliger à tenir sa langue.