Le président américain, Barack Obama, a exprimé sa désapprobation à la suite du courrier adressé par des sénateurs républicains aux dirigeants iraniens, les mettant en garde contre un accord sur le nucléaire et soulignant que le Congrès aurait le dernier mot sur ce dossier, selon des médias. «Je suis gêné pour eux», a déclaré M. Obama, cité par le groupe d'information Vice Media. M. Obama s'étonne de voir ses adversaires républicains «adresser une lettre à l'ayatollah (Ali Khamenei, guide suprême iranien) qui est, selon eux, notre ennemi juré». «Leur argument de base est : ne discutez pas avec notre président parce que vous ne pouvez lui faire confiance pour faire appliquer l'accord», poursuit-il, jugeant que la démarche «est quasiment sans précédent». Après 18 mois de discussions, l'Iran et les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats -Unis, Royaume-Uni, Russie, France plus Allemagne) se sont fixé comme échéance le 31 mars pour un accord politique sur le programme nucléaire de Téhéran. John Kerry et Mohammad Javad Zarif, les chefs de la diplomatie des Etats-Unis et de l'Iran, doivent se retrouver demain soir à Lausanne, en Suisse, pour reprendre leurs discussions. Dans une lettre ouverte adressée lundi aux dirigeants de la République islamique d'Iran, 47 des 54 sénateurs républicains ont prévenu les Iraniens que le Congrès disposait, seul, du pouvoir de lever définitivement les sanctions américaines, adoptées sous la forme de lois ces dernières années. Pour M. Kerry, cette lettre «irresponsable» risque de «saper la confiance que des gouvernements étrangers placent dans des milliers d'accords importants qui engagent les Etats-Unis et d'autres pays».