Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif se reverront à partir du 15 mars à Lausanne, dans la dernière ligne droite des négociations internationales sur le programme nucléaire iranien, a annoncé lundi le département d'Etat. Kerry, qui vient de rentrer d'Europe et qui a vu M. Zarif la semaine dernière à Montreux (Suisse), doit repartir jeudi vers l'Egypte avant de se rendre de nouveau en Suisse dimanche 15 mars pour rencontrer M. Zarif, à trois semaines de la date butoir pour boucler un accord politique entre les grandes puissances et l'Iran sur le nucléaire. Le département d'Etat n'a pas dit combien de jours dureraient ces nouvelles discussions ni à quelle date son ministre John Kerry serait de retour à Washington. Ces nouveaux entretiens bilatéraux au sommet entre les Etats-Unis et l'Iran, qui avaient été déjà évoqués par un diplomate américain la semaine dernière à Montreux, se tiendront dans le cadre des négociations plus larges entre le groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et Téhéran, sous l'égide de l'Union européenne, a précisé Washington dans un communiqué. Au terme de plus de 18 mois de pourparlers, les parties sont censées sceller un règlement, ou une entente, politique avant le 31 mars, les détails techniques d'un accord complet seraient alors bouclés d'ici le 30 juin/1er juillet. L'Iran et les grandes puissances tentent de s'entendre sur un accord global autorisant certaines activités nucléaires civiles mais qui empêcherait Téhéran de se doter de l'arme atomique, en échange de la levée des sanctions internationales qui pèsent sur son économie. Les prochaines semaines seront cruciales, a constaté la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki. Le président Barack Obama avait affirmé dimanche, dans un entretien à la télévision CBS, que les Etats-Unis quitteraient la table des négociations avec l'Iran si un accord vérifiable sur son programme nucléaire ne pouvait pas être conclu. Nous avons fait des progrès pour réduire les différences mais ces différences demeurent, a encore commenté Mme Psaki, refusant de préjuger de ce qui pourrait se passer dans les toutes prochaines semaines. Nous allons voir si l'Iran veut ou non prendre des décisions difficiles, a souligné la porte-parole, rappelant qu'après des mois de pourparlers et des contacts intenses entre Washington et Téhéran, on n'en était plus à des questions techniques mais à des décisions politiques. Le président Obama, qui a fait de cet accord sur le nucléaire et d'un éventuel rapprochement avec l'Iran la priorité de sa politique étrangère, avait rappelé il y a peu que la République islamique devait dorénavant se décider et que les négociations ne seraient pas prolongées une nouvelle fois. Les grandes puissances discutent depuis 2003 avec l'Iran, avec des hauts et des bas. La dernière phase des négociations a repris à l'automne 2013 après des tractations secrètes entre Washington et Téhéran en 2012.
Une délégation de l'AIEA achève des discussions à Téhéran Une délégation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a achevé lundi soir des discussions à Téhéran dans le cadre de son enquête sur une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien, a rapporté le site de la télévision d'Etat. L'agence demande à Téhéran de répondre à des allégations précises, formulées en 2011, selon lesquelles l'Iran aurait mené des recherches et des travaux concrets dans le passé pour se doter de la bombe atomique. L'Iran doit notamment fournir des informations sur la mise au point de détonateurs pour une bombe. En 2011, l'AIEA s'était dite préoccupée par ces détonateurs à fil à exploser en raison de leur application possible dans un dispositif nucléaire explosif. Une autre question concerne des études de calcul et de modélisation faites en Iran sur le transport de neutrons. L'AIEA enquête sur ces questions en vertu d'un accord conclu en novembre 2013 entre l'Iran et l'agence onusienne basée à Vienne, selon lequel Téhéran a accepté des mesures de transparence sur son programme nucléaire controversé. Des informations supplémentaires ont été échangées. Nous avons décidé de poursuivre notre coopération, a déclaré Reza Najafi, l'ambassadeur d'Iran auprès de l'AIEA. La réunion était très sérieuse et les discussions techniques. Les échanges de questions-réponses montrent que les deux parties sont sérieuses pour poursuivre la coopération, a affirmé M. Najafi en précisant qu'une autre réunion aura lieu à la fin du mois de Farvardin (qui s'achève le 20 avril). Le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, avait déclaré dimanche à la télévision d'Etat que les discussions sur les détonateurs et les études nucléaires peuvent être finalisées lors de la visite de la délégation de l'Agence. Dans son dernier rapport du 19 février, l'AIEA avait affirmé que l'Iran n'avait pas fourni une quelconque explication permettant à l'agence de clarifier les deux questions en suspens. Le 2 mars, le patron de l'AIEA, le Japonais Yukiya Amano, avait demandé à l'Iran d'apporter rapidement des réponses. L'Iran devait fournir ces explications avant le 25 août dernier. Téhéran dément les allégations de recherches nucléaires militaires, en affirmant qu'elles sont fondées sur de faux documents, mais a toutefois accepté de répondre aux questions de l'AIEA. Parallèlement, l'Iran et les grandes puissances tentent de s'entendre sur un accord global autorisant certaines activités nucléaires civiles mais qui empêcherait Téhéran de se doter de l'arme atomique, en échange de la levée des sanctions internationales qui pèsent sur son économie.
La Maison Blanche dénonce l'attitude des républicains La Maison Blanche a vivement dénoncé lundi l'attitude des sénateurs républicains qui ont adressé un courrier à Téhéran au moment où les négociations sur le programme nucléaire iranien sont entrées dans la dernière ligne droite. Cette lettre ouverte est la poursuite d'un effort partisan visant à affaiblir la capacité du président à mener la politique étrangère des Etats-Unis, a déclaré Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain. Dans une lettre ouverte adressée aux dirigeants de la République islamique d'Iran, 47 des 54 sénateurs républicains ont contourné le président américain pour prévenir les Iraniens que le Congrès disposait, seul, du pouvoir de lever définitivement les sanctions contre l'Iran, adoptées sous forme de lois ces dernières années. Cela fait un moment que les républicains (...) indiquent clairement que leur objectif est de saper les négociations, a souligné le porte-parole de M. Obama. Cela soulève de réelles questions sur l'objectif de ceux qui ont signé cette lettre, a ajouté M. Earnest, déplorant que certains républicains essayent d'établir une communication directe avec les partisans d'une ligne dure en Iran.