Les Algériens ont un grand besoin de communiquer. Les différents opérateurs de téléphonie mobile enregistrent au moins 18 millions d'abonnés. Sans oublier le téléphone fixe et à cela s'ajoutent les nombreux KMS (kiosques multiservices), plus communément appelés taxiphones. Ces KMS, agréés par les services d'Algérie Télécom, participent au réseau de communication de la population algérienne. Ils offrent divers services à l'usager. « Ces services sont normalement réglementés par un cahier des charges, mais ce dernier n'est pas respecté, à Sétif, ni par les gérants de KMS, ni par Algérie Télécom », explique un gérant de taxiphone. Il ajoute : « Les activités sont normalement limitées aux communications, à la vente de journaux et de tabac. Mais les kiosques sont en passe de devenir des supermarchés et tout ça parce qu'on ne prend qu'une faible marge sur les rentrées que l'on fait, 40 à 50 centimes sur une unité payée 3 DA. L'on paie aussi un abonnement de 400 DA sur chaque appareil connecté dans le kiosque. Le cahier des charges précise que les différents kiosques doivent être éloignés les uns des autres, mais non ils sont collés plutôt les uns aux autres... » Les usagers, eux, s'en plaignent : « Beaucoup de gérants de KMS sont malhonnêtes, ils vous font payer des notes salées, ils n'effacent pas les compteurs, ils les oublient. Si vous envoyez un fax, chacun tarifie comme bon lui semble, c'est à la page chez l'un, c'est la communication chez l'autre, le seul pigeon dans l'affaire, c'est l'usager », déclare Salim. « Avant et d'ailleurs même maintenant, c'est difficile de trouver de la petite monnaie dans le KMS, et l'addition était arrondie à l'avantage du taxiphone bien sûr ! », explique Kamel, un abonné des lieux. Les KMS sont devenus par souci de rentabilité des magasins de bric à brac, tout s'y vend des bonbons aux appareils téléphoniques, vêtements, CD... Les inspections des services d'Algérie Télécom n'y changent absolument rien. Pour Algérie Télécom, les KSM sont une extension de ses activités. Ils facilitent la mise en liaison des citoyens des divers lieux du pays. Dans presque toutes les localités existe un KMS. Là où la population a besoin d'un taxiphone, on en a installé un. Surtout avec le WLL qui nous a permis d'en implanter dans les lieux auparavant difficile d'accès. Aucune limitation n'existe. Aucune clause du cahier des charges ne restreint le nombre de KMS dans un lieu. Le gérant du KSM perçoit une remise de presque la moitié de la recette (42 % exactement). Il est assujetti à une présentabilité de son local et au respect de la tarification d'Algérie Télécom. Des équipes d'inspecteurs se chargent de faire respecter les dispositions légales qui s'inscrivent le plus souvent aux abonnés absents.