Le centre sportif de proximité (CSP) d'Amizour a abrité samedi dernier les festivités de la journée nationale des handicapés, coïncidant avec le 14 mars de chaque année, initiée conjointement par l'association algérienne de tourisme et loisirs des handicapés de Béjaïa (AATLHB) et l'association Sport handicapé de la commune d'Amizour. Selon Lamia Messaoudi, présidente de l'AATLHB, «dix familles ayant des enfants nécessitant une rééducation fonctionnelle ont bénéficié d'une enveloppe financière de 10 000 DA chacune». Mourad Aouchiche, jeune handicapé venu du village Boussoumer de Timezrit pour adhérer à l'association Sport handicapé, s'est dit insatisfait de la situation que vivent les handicapés. «Nous continuons à lutter pour décrocher entièrement nos droits» dit-t-il. De son côté, le secrétaire général de l'association Sport handicapé, Akli Benchikh, regrette que leur association continue à travailler sans local depuis 2012. «J'appelle les autorités locales de la ville d'Amizour à dégager un siège pour notre association afin de pouvoir accompagner dignement nos adhérents», interpelle-t-il. Par ailleurs, plusieurs familles, associations et représentants des autorités locales ont répondu favorablement à l'invitation de Smail Benabbas, un propriétaire d'une salle des fêtes au village Amarat, dans la commune de Barbacha. L'ensemble des associations, dont Afennan, Talsa, Eclipse, Bab Lkhir, Mains blanches, Itij et les scouts d'Ait Ifser se sont mobilisées pour réussir une initiative qualifiée de «charitable». Les organisateurs ont préféré recevoir leurs invités avec le fameux plat culinaire Seksu Uderyis dans une atmosphère chaleureuse. Conférences dans le domaine de la médecine et de la psychologie, récital de poésie, chants patriotiques, spectacles clownesques, exposition de couture traditionnelle, animations artistiques et remise de cadeaux ont été au programme. «C'est le moins que l'on puisse offrir à ces enfants et jeunes qu'on dit handicapés. En réalité, ils ne le sont pas puisque ils relèvent constamment leurs défis» estime Omar Assoul, président de l'association Afennan d'Ait Sidi Ali. Saida Benhlima, une handicapée moteur, n'admet pas de voir ses pairs privés de moyens nécessaires. «Nous souffrons énormément du manque de moyens pour se déplacer facilement d'un lieu à un autre», dit-t-elle. Et d'ajouter : «je n'ai pas de métier mais je suis une passionnée des aiguilles et de la broderie. Je n'ai pas été à l'école, mais maintenant je suis des cours d'alphabétisation et j'ai réussi à lire et écrire le plus normalement. C'est dire que je n'ai pas du tout cédé à mon handicap». L'association Mains blanches de Béjaïa active depuis sa création pour l'amélioration du cadre de vie des personnes handicapées. D'après sa présidente, Mme Hakima Zenati, il est grand temps de regarder cette frange de la société avec plus de considération. «Car ils veulent et peuvent contribuer à la construction de leur pays et prouver leur citoyenneté. Nous sommes très optimistes que l'article 27/2002, obligeant les entreprises à intégrer 1% des handicapés diplômés parmi leur personnel, soit appliqué, d'après notre tutelle, à partir du 14 mars», déclare notre interlocutrice.