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«Nous travaillons pour mettre en place un fichier national des conducteurs» Brahim Djamel Kassali Président de l'UAR (Union Algérienne des Sociétés d'Assurance et de Réassurance) et PDG de la CAAR
Comment analysez-vous l'évolution des agrégats techniques du marché des assurances durant ces dernières années ? Le marché des assurances se caractérise, d'abord, par une belle progression du chiffre d'affaires en 2014 par rapport à 2013. Le chiffre d'affaires devrait progresser entre 7 et 9%. La structure de la production par branche devrait rester la même que celle des années précédentes, avec une prédominance de la branche automobile qui représente environ 54% du total de la production du marché, suivie de la branche IARD avec environ 36 à 37%, la branche Transports (7% de la production du marché) et les assurances de personnes (7%). Globalement, la structure ne devrait pas fondamentalement changer. Il y a eu une belle progression du marché durant ces trois dernières années ; le chiffre d'affaires est passé de 81 milliards de dinars en 2010 à 113,9 milliards de dinars à fin 2013. La progression devrait être de 7% en 2014, tandis que la production devrait atteindre 120 milliards de dinars, soit l'équivalent de 1,5 milliard de dollars. Ce qu'il faut signaler, c'est qu'en 2014 il y a eu une progression un peu moins importante de la branche automobile, comparativement aux années précédentes. Cela s'explique par la diminution des importations de voitures en 2014 (-20% par rapport à 2013), mais aussi par la baisse de la demande d'acquisition de véhicules. La rentabilité de la branche automobile s'érode sous l'effet de la hausse de la sinistralité et la baisse du nombre des immatriculations, comment les compagnies appréhendent-elles ce contexte ? C'est une conjoncture. Nous, les assureurs, avons travaillé à même de diversifier le chiffre d'affaires. Même si la branche automobile reste prédominante, les compagnies ont réussi à diversifier leurs portefeuilles pour faire face à toute difficulté conjoncturelle. La branche automobile reste importante pour les compagnies, il faut la développer davantage. Elle a très fortement progressé ces dernières années au niveau du chiffre d'affaires. Il est vrai que nous avons tendance à dire que la branche est déficitaire eu égard au nombre de sinistre réglés et au très fort taux de sinistralité, mais elle continue tout de même de dégager des marges bénéficiaires. A nous maintenant, compagnies d'assurances, de développer davantage les garanties facultatives et à vulgariser auprès des citoyens les autres produits annexes, dont la garantie assistance, à titre d'exemple. C'est un atout supplémentaire pour le développement de la branche. En 2014, il y a eu, néanmoins, un grand effort consenti en matière de règlement des sinistres… Le marché se caractérise aussi par un niveau important des sinistres réglés, particulièrement dans la branche automobile. En 2013, nous avons remboursé 54 milliards de dinars de sinistres réglés toutes branches confondues, dont 40 milliards de dinars pour la branche automobile. Il faut s'attendre à une augmentation en 2014. C'est dire que la sinistralité est importante. Mais il y a aussi l'effort des compagnies à même d'honorer leurs engagements vis-à-vis de la clientèle. C'est notre métier, et c'est aussi notre engagement à même d'améliorer en permanence la qualité des services fournis. Horizontalement, le marché des assurances se caractérise également par une progression des réseaux de distribution pour se rapprocher davantage de la clientèle. Nous avons à fin 2014 un réseau de distribution de plus de 2050 agences réparties sur les différentes régions du territoire national. En 2000, il n'y avait que 880 agences d'assurance. Les compagnies ont beaucoup investi également dans la modernisation et l'informatisation du réseau à même d'améliorer la qualité du service et des prestations. Quelles sont les réflexions engagées au niveau de l'UAR pour parvenir à une meilleure gestion de l'assurance automobile ? Au niveau de l'UAR, nous avons engagé un plan d'action sur le marché des assurances, contenant différents axes de travail, dont la branche automobile constitue un point très important. Les compagnies du marché veulent améliorer la prestation en matière de gestion de la branche automobile. Une réflexion est engagée notamment sur comment réduire les délais de remboursement des sinistres. Les efforts qui ont été faits par le passé vont être accentués en 2015 et 2016. Nous allons travailler en concertation sur certaines conventions qui régissent le marché des assurances, notamment en matière de recours afin que les délais soient raccourcis le plus possible. J'espère que nous allons pouvoir régler cette question des recours au courant du premier semestre 2015. Nous travaillons aussi pour qu'à terme toutes les difficultés soient levées pour une application de la convention IDA en matière de remboursement de sinistres et de recours. Nous travaillons aussi pour mettre en place un fichier national des conducteurs, accessible à toutes les compagnies, pour que ces dernières puissent avoir toutes les informations nécessaires sur les clients. Cela va nous permettre à la fois de lutter contre la fraude à l'assurance, mais aussi de mettre en place véritablement le système de bonus malus. Toutes ces réflexions convergent vers un seul objectif : assurer une meilleure gestion de la branche automobile. Le plan d'action de l'UAR vise également l'amélioration des prestations, renforcer la communication du secteur des assurances, être une force de proposition vis-à-vis des pouvoirs publics pour améliorer le fonctionnement et l'activité des compagnies d'assurances, etc.