Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré hier à Batna que le logement public promotionnel (LPP) destiné à la classe moyenne continuera à être construit. Il faut appeler un chat un chat. Il y a un lobby derrière tout ça (les rumeurs concernant le LPP, ndlr) que je ne commenterais pas. Je n'ai pas l'habitude de dire des insultes à la télévision.» Telle est la formule prononcée par le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, hier matin, en visite de deux jours à Batna, en réponse aux interrogations des journalistes concernant les problèmes de payement de la deuxième tranche pour l'acquisition d'un logement public promotionnel. «Au début, les mêmes personnes ont dit qu'elle (la formule LPP) n'avait pas de base légale, mais le décret la désigne d'utilité publique, ce qu'ils ne disent pas», a-t-il précisé. «Nous continuerons, malgré tout, à construire ces logements destinés à la classe moyenne. On ne la laissera pas tomber. Ceux qui ont des velléités de nuire ne me concernent pas», a-t-il insisté. Par ces déclarations, le ministre continue à éluder la problématique rencontrée par les souscripteurs à la formule LLP. Une partie de ces derniers, regroupés dans un Collectif des souscripteurs au logement promotionnel public (CSLPP), ont pourtant affirmé, dans une lettre rendue publique le mois dernier, que «le mode de paiement des logements LPP est aussi problématique dans la mesure où le souscripteur doit systématiquement s'endetter auprès de la banque avec un taux d'intérêt. Non seulement le prix du logement est hors de portée de la majorité des souscripteurs, mais aussi les dettes bancaires avec les intérêts risquent d'hypothéquer l'avenir des ménages qui combinent leurs revenus pour pouvoir accéder à la formule LPP. L'endettement des ménages et les aléas de la distribution des logements risquent de mettre en difficulté la solvabilité du ménage et ainsi le paiement du logement». M. Tebboune a aussi affirmé, lors d'un point de presse, que le directeur de l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), Amar Guellati, a demandé à prendre sa retraite ; il a fait sa part du travail et désigné un intérimaire, balayant ainsi toutes les rumeurs qui le disaient subissant des pressions. Concernant les capacités de réalisation des logements par les entreprises nationales, M. Tebboune dira qu'«à notre maximum d'effort, on ne peut réaliser que 80 000 logements par an, alors que la demande est de 250 000. Notre projet est qu'à l'horizon 2018, on sera débarrassés des entreprises étrangères. Si on arrive à réaliser 120 000 logements par an, on satisfera la demande après 2018». Par ailleurs, le ministre de l'Habitat, à l'occasion de l'inauguration d'une nouvelle usine de production de dalle de sol, Techno Ceram, sise dans la commune de Fesdis, a réaffirmé sa décision d'intégration des produits locaux dans la construction des logements par l'Etat. «Il est interdit d'utiliser un produit importé. Si un promoteur le fait, son contrat sera annulé», a-t-il prévenu, allant jusqu'à augurer que des produits de Batna seront utilisés dans la Grande Mosquée en cours de réalisation à Alger.